Formation et recherche: débat au National
Le National débat sur l'enveloppe pour la formation et la recherche
La recherche et la formation devraient recevoir plus de 28 milliards pour les années 2021-2024. Le National a entamé mardi la discussion sur ces crédits. Il devrait y ajouter quelques millions, en plus des 188 millions décidés par le Conseil des Etats.
Lors du débat d'entrée en matière, de nombreux orateurs ont salué la qualité de système de formation helvétique. La Suisse n'a "pas d'autre matière première que la matière grise", a relevé Isabelle Chevalley (Vert'libéraux/VD).
Grâce à leurs compétences, les chercheurs suisses ont pu réagir très rapidement à la crise du Covid-19. Selon elle, économiser dans ce domaine reviendrait à sacrifier ce travail de longue haleine.
Christoph Eymann (PLR/BS) a de son côté jugé vital d'investir dans la formation. A ses yeux, la Suisse a un devoir à remplir à l'égard des générations futures, qui devront faire face à une concurrence globalisée. Le groupe du centre soutient globalement les augmentations prévues, mais en rejette quelques-unes en raison de la crise du coronavirus.
La gauche a globalement défendu le paquet présenté. Matthias Aebischer (PS/BE) a souligné l'importance de la formation et de la formation continue en cette période de grande incertitude. Le PS et les Verts ont toutefois pointé du doigt certaines insuffisances du projet, notamment concernant les bourses d'étude ou la durabilité.
L'UDC a de son côté multiplié les appels à la prudence. L'argent ne suffit pas pour contrer les "erreurs" commises en matière de formation, a affirmé Peter Keller (UDC/NW). Insistant sur les résultats "déplorables" des élèves suisses dans les études Pisa, il considère les crédits trop généreux.
La chambre du peuple a approuvé tacitement l'entrée en matière. Comme l'a souligné le rapporteur de la commission de la science du National Fabien Fivaz (Verts/NE), "l'importance du domaine FRI n'est pas remise en cause, c'est sur les montants qu'il y aura des débats".
Les crédits couvrent toutes les mesures nationales dans les secteurs de la formation professionnelle, des hautes écoles (EPF, universités, hautes écoles spécialisées), de la formation continue, de la recherche et de l'innovation. La transition numérique est l'une des priorités du nouveau programme.
Le Conseil fédéral propose un total de 27,9 milliards de francs, soit deux milliards de plus que pour les quatre années précédentes. Il demande d'allouer 10,8 milliards de francs (+2,5%) aux Ecoles polytechniques fédérales de Zurich et Lausanne.
Les contributions aux universités et aux hautes écoles spécialisées (HES) se montent à 5,7 milliards (+2%). La recherche et l'innovation devraient obtenir 7 milliards de francs (+11%). La formation professionnelle et la formation continue devraient être renforcées par des moyens financiers à hauteur de 4,3 milliards.
Le Conseil des Etats y avait ajouté 188 millions lors de la session de juin. La commission de la science du Conseil national veut 58,4 millions de plus. Le débat se poursuit.