Facebook lutte contre les ingérences
Facebook lutte contre les ingérences et les perceptions d'ingérence
Facebook a annoncé mardi avoir de nouveau démantelé des campagnes de manipulation des électeurs avant qu'elles n'atteignent une taille critique. Il a mis en garde contre les groupes qui prétendent avoir de l'influence pour perturber le processus démocratique.
"Il est de plus en plus difficile pour ces acteurs d'opérer leurs réseaux sans être détectés pendant longtemps. Ils essaient donc de jouer sur nos inquiétudes collectives en termes d'ingérences massives pour donner l'impression qu'ils ont plus de pouvoir qu'ils n'en ont en réalité", a expliqué Nathaniel Gleicher, le responsable de la cybersécurité du groupe, lors d'une conférence de presse.
Ce type de manoeuvres, qui joue sur la "perception", sert à semer la discorde, comme lors des élections de mi-mandat, en 2018, quand des agents russes avaient faussement prétendu avoir une grande présence sur les plateformes.
La semaine dernière, cette tactique semble avoir été utilisée depuis la Russie et l'Iran. Plusieurs articles ont été publiés indiquant que ces pays avaient piraté des informations personnelles d'électeurs américains.
Mais le FBI et les agences de sécurité intérieure ont affirmé que rien ne suggérait que des données susceptibles de compromettre l'intégrité du scrutin avaient été subtilisées.
Les trois opérations récemment démantelées par le géant des réseaux sociaux ne consistaient, combinées, qu'en quelques dizaines de comptes sur Facebook et Instagram. L'une d'entre elles, lancée en avril, était orchestrée depuis le Mexique et postait en anglais et en espagnol sur des sujets comme les injustices raciales, le féminisme et l'environnement, afin de se constituer une audience.
Les pages ont aussi diffusé des contenus publiés dans le passé par la "Internet Research Agency" (IRA), une organisation proche du Kremlin, qui a mené en 2016 des opérations massives d'influence déguisées.
Les personnes responsables des deux pages Facebook et 22 comptes Instagram mis en cause prétendaient travailler pour une entreprise polonaise fictive. "Certains de ces comptes se faisaient passer pour des Américains (...) et essayaient de contacter d'autres personnes pour diffuser plus largement leurs contenus", a indiqué M. Gleicher.
Il a confirmé que ses équipes étaient mobilisées à l'approche du scrutin du 3 novembre. L'entreprise craint en effet que les résultats ne soient retardés par les circonstances de cette élection, comme la pandémie, et que les tensions en ligne ne se traduisent par des violences physiques.
"Nous avons une série d'outils, y compris des mesures que nous avons prises dans d'autres pays du monde face à des risques d'émeutes ou de violences. (...) nous serons prêts à les déployer en cas de besoin."