Employés du secteur aérien en colère
Aéroports de Genève et Zurich: le personnel craint la casse sociale
Les employés des entreprises actives au sein des aéroports de Genève et de Zurich ont manifesté vendredi contre le démantèlement de leurs conditions du travail "sous prétexte de crise sanitaire". Ils étaient environ 80 à Genève et plusieurs centaines à Zurich.
"Les patrons prennent le prétexte du Covid-19 pour faire de la casse sociale: c'est malhonnête!", a déclaré Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical au SSP à Genève. Il a rappelé que les entreprises actives sur la plateforme genevoise bénéficient des RHT: des aides publiques qui doivent précisément éviter les licenciements.
"La pression sur le personnel n'est pas acceptable, d'autant plus que les actionnaires et les dirigeants ont encaissé des millions de francs de bénéfice ces dernières années", a ajouté le syndicaliste. Des employés et ex-employés de Newrest, ISS, Gate Gourmet et Air France KLM ont exprimé leurs craintes quant aux licenciements en cours et à venir.
A Genève, le cortège de manifestants est parti en musique du terminal du fret pour rejoindre le hall de départ. "Pas contents, pas contents!", ont-ils scandé, encouragés par des coups de sifflet. Les trois syndicats actifs dans ce secteur, soit le Syndicat des services publics (SSP), le Syndicat du personnel des transports (SEV) et Unia ont mené la manifestation.
"C'est la première fois depuis trente ans qu'une lutte commune avec l'ensemble des syndicats réunit le personnel des entreprises actives à Genève et à Zurich", a relevé M. Pouranpir. "Cette mobilisation n'est qu'une étape", a averti le syndicaliste qui exige notamment des négociations pour des CCT dignes et un fonds de compensation pour soutenir les employés les plus précaires.
Les syndicats craignent des licenciements collectifs et des plans sociaux négociés au rabais. Aucun chiffre n'a été articulé au sujet des licenciements en cours ou à venir, mais la pression est très forte, selon les syndicats. Ils estiment que certaines entreprises exigent de réduire leurs coûts de 20 à 25%, et ce malgré les RHT et les prêts accordés par la Confédération.