Duel très serré en Amérique
La Floride penche vers Trump, duel très serré en Amérique
Donald Trump semblait mardi soir en mesure de remporter la Floride face à Joe Biden. C'est un Etat-clé dans le duel qui s'annonce très serré entre deux candidats aux antipodes dans un pays traversé par des crises sanitaire, économique et sociale.
L'équipe de campagne du président républicain a revendiqué la victoire dans le "Sunshine State", avant que les médias américains ne tranchent cette course qui tenait l'Amérique et le monde en haleine. S'il remportait cet Etat-clé par excellence, qui avait contribué à sa victoire surprise il y a quatre ans, Donald Trump garderait intactes ses chances de décrocher un second mandat.
Mais la route resterait longue: il devra encore gagner la plupart des Etats disputés qui avaient voté pour lui de justesse en 2016 mais où il était, cette fois, en retard dans les intentions de vote derrière Joe Biden. Selon les estimations du New York Times, le milliardaire était aussi en bonne posture pour conserver la Caroline du Nord et la Géorgie.
A défaut de percée dans le Sud, son rival démocrate, favori des sondages, doit lui miser sur une victoire dans le Nord industriel. En milieu de soirée, il pouvait toujours espérer engranger de précieux grands électeurs dans l'Ohio, en attendant les résultats de la Pennsylvanie, du Michigan et du Wisconsin.
Sans surprise, les deux candidats septuagénaires ont engrangé une série d'Etats qui leur étaient promis. L'Indiana, le Kentucky, l'Alabama, l'Arkansas et le Tennessee, entre autres, pour Donald Trump. L'Illinois, la Virginie, New York, le Colorado, le Delaware ainsi que la capitale fédérale Washington pour Joe Biden.
Ces résultats donnent 89 grands électeurs à M .Trump et 126 à l'ancien vice-président des Etats-Unis. Il en faut 270 pour remporter l'élection présidentielle américaine. Aucun des deux candidats n'a pour l'heure essuyé un revers dans les Etats remportés par les républicains et les démocrates en 2016.
Le pays, à cran sous l'effet conjugué de la pandémie et d'une campagne particulièrement agressive, se préparait à une longue nuit, sauf en cas de victoire très nette de Joe Biden, 77 ans, favori des sondages depuis des mois.
Dans un tweet envoyé en début de soirée depuis la Maison Blanche, Donald Trump a affiché sa confiance, affirmant que les choses se présentaient "très bien" pour lui à travers le pays. Quelques heures plus tôt, lors d'une visite à un QG de campagne républicain dans la banlieue de Washington, il avait cependant adopté un ton beaucoup plus mesuré: "C'est de la politique, c'est une élection, on ne sait jamais".
La voix fatiguée par une fin de campagne qui l'a vu enchaîner les meetings à un rythme effréné, le milliardaire de 74 ans a même, fait rare, évoqué une possible défaite: "Gagner est facile, perdre n'est jamais facile. Pour moi, ça ne l'est pas".
Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, a refusé lui, "par superstition", de se livrer à des pronostics. Le vieux routier de la politique s'est toutefois dit "confiant", encouragé par la forte participation des jeunes, des femmes et des Afro-Américains, qui forment le coeur de son électorat.
Le vote par correspondance, qui a atteint un niveau record, risque de retarder le dépouillement, les bulletins pouvant arriver dans les jours suivant le scrutin dans plusieurs Etats. Signe tangible des angoisses d'un pays divisé à l'extrême, les commerces de plusieurs grandes villes, dont Washington, Los Angeles ou New York, se sont barricadés en prévision de possibles violences post-électorales.
A New York, devant la célèbre Trump Tower, un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé.