Démarrage de la mission de la Nasa pour dévier un astéroïde
La Nasa a lancé depuis la Californie sa première mission de défense pour tenter de dévier la trajectoire d'un astéroïde. La mission partie mercredi doit aboutir dans 10 mois lorsque le vaisseau frappera sa cible, alors située à onze millions de kilomètres de la Terre.
La mission de l'agence spatiale américaine, baptisée DART, a décollé depuis la base de Vandenberg à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX, à 06h21 GMT (7h21 heure suisse), selon les images diffusées par la Nasa en direct.
La cible est double: d'abord un gros astéroïde, Didymos, qui mesure 780 mètres de diamètre, et, en orbite autour de lui, une lune, Dimorphos, de 160 mètres de diamètre. C'est sur cette lune que le vaisseau, environ cent fois plus petit qu'elle, viendra finir sa course, projeté à une vitesse de 24'000 km/h.
L'impact projettera des tonnes et des tonnes de matière. Mais "cela ne va pas détruire l'astéroïde. Cela va juste lui donner un petit coup", a détaillé Nancy Chabot, du laboratoire de physique appliquée de l'université Johns-Hopkins, qui conduit la mission en partenariat avec la NASA.
Ainsi, l'orbite du petit astéroïde autour du gros sera réduite de seulement "environ 1%", a-t-elle expliqué. De cette façon, "si un jour un astéroïde est découvert sur une trajectoire de collision avec la Terre [...] nous aurons une idée de la force dont nous aurons besoin pour que cet astéroïde manque la Terre", a précisé Andy Cheng, de l'université Johns-Hopkins.
L'orbite autour du Soleil de Didymos, le gros astéroïde, sera légèrement modifiée, du fait de la relation gravitationnelle avec sa lune, a-t-il ajouté.
Analyser les données de cette mission permettra d'étudier la structure interne des astéroïdes, dans le cadre des projets européens PIONEERS (Planetary Instruments based on Optical technologies for an iNnovative European Exploration using Rotational Seismology) et NEO-MAPP (Near-Earth Object Modelling and Payloads for Protection) auxquels l'Observatoire contribue.
L'expérience de DART permettra aussi de mieux préparer la mission suivante, Hera, qui embarquera le gravimètre GRASS, développé par l'Observatoire avec son partenaire industriel espagnol EMXYS.