Crise en Catalogne: reprise du dialogue avec Madrid fin septembre
Le gouvernement espagnol et les séparatistes catalans reprendront le dialogue la troisième semaine de septembre, a annoncé mardi lundi le président régional catalan. Les discussions interviendront près de quatre ans après la tentative de sécession de la Catalogne.

"La reprise du dialogue sur le conflit politique entre les deux gouvernements" aura lieu la troisième semaine de septembre, à Barcelone, a déclaré Pere Aragonès lors d'une conférence de presse à Madrid, où il avait été reçu pour la première fois par le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez.
Cette annonce intervient quelques jours après la grâce et la sortie de prison de neuf indépendantistes qui avaient été condamnés pour leur rôle dans la tentative de sécession d'octobre 2017, un geste de Madrid visant à relancer la discussion avec la Catalogne.
Le nouveau président régional catalan, le séparatiste Pere Aragonès, a ainsi officialisé la reprise des négociations et a expliqué qu'y seront abordés les sujets comme "les infrastructures, les fonds européens, les investissements" de l'Etat central en Catalogne.
Pere Aragonès a été accueilli à La Moncloa, le siège du gouvernement espagnol, par Pedro Sánchez qui avait décidé de la grâce des séparatistes, une mesure controversée, et critiquée notamment par la droite qui l'accuse de "trahir" l'unité de l'Espagne en faisant une nouvelle concession aux indépendantistes dont dépend en partie son gouvernement, minoritaire au Parlement espagnol.
Quelques heures plus tôt, la cour des Comptes espagnole avait réclamé quelque 5,4 millions d'euros (5,9 millions de francs) à plusieurs dizaines d'anciens responsables régionaux catalans pour avoir fait la publicité à l'étranger de la tentative de sécession.
Le rapport de la Cour épinglait la malversation présumée de fonds publics entre 2011 et 2017 par les gouvernements indépendantistes afin de promouvoir à l'étranger le séparatisme.
La tentative de sécession de cette riche région du nord-est de l'Espagne peuplée de 7,8 millions d'habitants a constitué l'une des pires crises politiques vécues par l'Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.
Malgré son interdiction par la justice, le gouvernement régional de Carles Puigdemont a organisé un référendum d'autodétermination, émaillé de violences policières.
Quelques semaines plus tard, le parlement catalan a unilatéralement proclamé l'indépendance de la région. Le gouvernement espagnol, alors aux mains des conservateurs, a réagi en destituant le gouvernement régional et en mettant la région sous tutelle.
Neuf dirigeants séparatistes ont été condamnés à des peines comprises entre neuf et treize ans de prison pour cette tentative de sécession. Ils ont été graciés la semaine dernière. Le président au pouvoir lors de la proclamation de la république catalane, Carles Puigdemont, est lui en exil en Belgique.