Confédération: 770 millions au budget
Le National accepte le supplément de 770 millions au budget
Une enveloppe de 770 millions de francs supplémentaires est nécessaire pour faire face au coronavirus. Le National a approuvé mardi tous les crédits extraordinaires demandés dans le deuxième supplément au budget.
Le Parlement a déjà autorisé des dépenses de 31 milliards de francs, ainsi que des cautionnements et des garanties de 42 milliards lors du premier semestre 2020. Le troisième train de mesures destinées à atténuer les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie nécessite un financement additionnel de 769,9 millions.
Hormis l'UDC, tous les partis ont soutenu ce supplément. "C'est une évidence que ces montants sont nécessaires pour financer les conséquences du Covid-19", a déclaré Céline Widmer (PS/ZH). Ce n'est pas le moment de rembourser des dettes, a-t-elle ajouté.
Pour près de la moitié du supplément, il ne s'agit pas de crédits supplémentaires, mais de réaffectation d'argent qui a déjà été décidé, a renchéri le grand argentier Ueli Maurer. Par ailleurs, sur les 31 milliards dévolus aux dépenses extraordinaires, seuls 18 milliards devraient être utilisés, a précisé le chef des Finances.
L'UDC a été seule à contester ces nouveaux crédits. Il faudrait plutôt songer à des économies, a plaidé Pirmin Schwander (UDC/SZ). Pour le parti conservateur, ces nouvelles affectations d'argent destinées notamment à la santé, la culture, aux infrastructures ferroviaires ou à Skyguide laissent sur le carreau des centaines de milliers d'indépendants.
Un argument contré par Ueli Maurer qui a rappelé le rôle essentiel de l'assurance chômage, y compris pour les PME. Les députés ont donc donné leur feu vert par 141 voix contre 52 à l'enveloppe de 770 millions de francs. Elle comprend trois gros postes.
Un montant de 288,5 millions est prévu pour financer les tests Covid-19 jusqu'à la fin de l'année. Depuis le 25 juin, ces coûts sont à charge de la Confédération et non plus de l'assurance obligatoire des soins. Ce supplément sera de la plus grande importance, "sachant qu'il faut s'attendre à une augmentation massive de tests cet automne", a dit Michel Matter (PVL/GE).
Le fonds d'infrastructure ferroviaire devrait lui bénéficier d'un coup de pouce de 221,3 millions. Et 150 millions vont à la recapitalisation de Skyguide. Ce montant a donné lieu à quelques discussions. Plusieurs députés auraient voulu conditionner ce soutien au contrôleur aérien.
L'UDC a demandé une réduction des coûts des aiguilleurs du ciel. Le secteur bénéficie de conditions d'emploi royales qui datent d'un autre temps, a dénoncé Lars Guggisberg (UDC/BE), citant notamment le droit à la retraite à 56 ans et des salaires au-dessus de la norme. "Un plan d'économie se justifie pleinement", selon lui.
Cette volonté d'économie a été contestée de toutes parts. Il faut des conditions optimales pour la sécurité du ciel, a insisté Christian Dandrès (PS/GE). Lui-même a déposé une proposition allant dans le sens complètement inverse de l'UDC, réclamant des garanties sur les conditions de travail. Selon lui, Skyguide ne doit pas dépendre des difficultés auxquelles font face les compagnies aériennes.
Les deux propositions ont été largement rejetées. Ueli Maurer a précisé que la Confédération, actionnaire majoritaire de la société, avait déjà convenu avec Skyguide d'un plan d'économie de 90 millions sur les cinq prochaines années. La question de l'âge de la retraite à 60 ans et la rémunération des cadres en font partie.
Le Conseil des Etats se prononcera jeudi.