Condamnation avec sursis pour l'antispéciste
Condamnation avec sursis pour l'antispéciste Virginia Markus
L'antispéciste Virginia Markus a été condamnée jeudi à une peine de 100 jours-amendes à 20 francs avec sursis de deux ans et une amende de 200 francs par le Tribunal de Police de la Côte à Nyon. L'activiste a notamment été jugée coupable d'appropriation illégitime.
Elle a aussi été jugée coupable de violation du domaine secret ou du domaine privé au moyen d'un appareil de prise de vue, de contrainte, de violation de domicile et d'empêchement d'accomplir un acte officiel. Le Ministère public avait requis 120 jours-amende à 30 francs avec sursis et à une amende de 300 francs à l'encontre de la militante romande.
Paradoxalement, bien que le Tribunal ait constaté que la jeune femme se soit rendue coupable de violation du domaine secret ou du domaine privé au moyen d'un appareil de prise de vue dans le cas de l'abattoir de Rolle, elle a été exemptée de peine pour ces faits. Lesquels avaient permis de mettre en lumière un abattage ne respectant pas les normes en vigueur.
On reprochait notamment à la jeune femme deux vols: celui de 18 cabris (réalisé avec deux complices jugées séparément) et celui de 24 poules promises à l’abattoir. L'avocat de la défense avait demandé une peine assortie du sursis et atténuée "en raison du motif honorable".
Le Tribunal a réfuté ce "motif honorable" ainsi que "l'état de nécessité" dans ces deux cas. Il a jugé que les outils de démocratie directe suisses permettent de mener un combat animaliste tout en restant dans le cadre de la légalité
A l'énoncé du verdict, l'auteure du manifeste animaliste "Désobéir avec amour" est apparue impassible. Lors de son procès, elle avait affirmé n'avoir "absolument pas l'intention de réitérer des actions de désobéissance civile", ce qui a joué en sa faveur. Le Tribunal a en revanche déploré que la condamnée n'ait "pas hésité à porter préjudice à autrui pour imposer sa vision de la société".
Aujourd’hui, la Genevoise de 30 ans dit vouloir se consacrer au "sanctuaire" qu'elle a monté dans les Alpes vaudoises avec son compagnon Pierrick Destraz, fils du chanteur Henri Dès, lui-même végétarien de longue date, et leur association. Elle n'a en effet plus fait parler d'elle depuis un an et demi.
A noter que Virginia Markus a aussi été condamnée à verser 5624 francs en tort moral et en dommages et intérêts à l'éleveur auquel elle avait volé les cabris. Elle devra aussi rembourser les 5813 francs de frais d'avocat à cet homme. Elle a dix jours pour faire appel de sa condamnation devant le Tribunal cantonal.