Biden et Trump courtisent le Midwest
Biden et Trump courtisent les électeurs du Midwest
A quatre jours de la présidentielle américaine, les candidats à la Maison Blanche Donald Trump et Joe Biden multipliaient vendredi les étapes de campagne dans le Midwest. Cette région-clé avait donné de bons scores surprises au milliardaire républicain en 2016.
En avance dans les sondages malgré une campagne en sourdine, l'ancien vice-président de Barack Obama a donné un net coup d'accélérateur à son programme avec des visites dans trois Etats en une journée: Iowa, Minnesota et Wisconsin. Il s'agit de "travailler jusqu'à la dernière minute pour gagner chacun des votes", a-t-il lancé au groupe restreint de journalistes autorisés à le suivre.
Menant une campagne bien plus active que le démocrate, Donald Trump n'était pas en reste avec, aussi, trois Etats du Midwest vendredi: le Michigan, le Minnesota et le Wisconsin.
Cette région industrielle et rurale détient en partie les clés du scrutin. Car si Joe Biden, 77 ans, mène dans la moyenne des sondages nationaux, la présidentielle américaine se joue dans une poignée d'Etats où l'écart est bien plus serré avec Donald Trump.
Le démocrate semble ainsi soucieux de ne pas répéter la même erreur qu'Hillary Clinton en 2016, accusée d'avoir ignoré des Etats votant démocrate depuis des décennies, comme le Wisconsin, où elle n'avait pas fait campagne. Son adversaire républicain l'avait finalement emporté de 0,7 point de pourcentage dans cet Etat. Et de 0,2 point dans le Michigan. Chaque voix comptera donc le 3 novembre.
Comme la veille en Floride, les deux rivaux ont courtisé les électeurs avec des styles de campagne aux antipodes. Devant des centaines de partisans réunis en plein air, qui ne portaient pour la plupart pas de masque, Donald Trump, 74 ans, a de nouveau minimisé la gravité du Covid-19, dont il s'est lui-même remis, après trois jours d'hospitalisation.
"Si vous l'attrapez, vous irez mieux, et ensuite vous serez immunisés", a-t-il lancé à la foule. "Nous voulons juste un retour à la normale", a-t-il ajouté, alors que la crise sanitaire a frappé de plein fouet l'économie, l'un de ses points forts auprès des électeurs.
Le président des Etats-Unis se plaint régulièrement de la trop grande attention donnée dans les médias à la pandémie qui a fait près de 230'000 morts aux Etats-Unis. Pays le plus endeuillé au monde, la première puissance mondiale a franchi vendredi le cap des neuf millions de cas détectés de Covid-19.
En face, Joe Biden, 77 ans, respecte strictement les gestes barrière après avoir passé, au printemps, des semaines de confinement dans son fief de Wilmington, dans le Delaware. A Des Moines, dans l'Iowa, il est arrivé, lunettes Aviator sur le nez, devant quelque 300 véhicules réunis pour un meeting en "drive-in", ses partisans assis sur leurs capots ou debout, à distance.
"Est-ce que je préférais un meeting? Oui. Mais c'est la seule option responsable", a témoigné Sara Riley, une avocate de 61 ans, auprès d'une journaliste en confiant connaître trois personnes décédées à cause du Covid-19.
Sur scène, au son des klaxons, Joe Biden a de nouveau éreinté la gestion de la pandémie par son rival. En ajoutant cette fois plusieurs moqueries contre Donald Trump, qui s'était lui-même défini comme un "génie très stable". "Le génie très stable dit que l'énergie éolienne provoque le cancer", a ainsi lancé le démocrate, près d'une éolienne.
Donald Trump avait remporté largement l'Iowa en 2016, mais cette fois, l'Etat agricole semble en jeu dans les sondages.
Joe Biden s'est ensuite envolé pour Saint Paul, capitale du Minnesota. Cet Etat, mélange de régions minières, agricoles et de villes à la population diverse, n'a pas voté pour un républicain depuis 1972, mais Donald Trump avait talonné Hillary Clinton en 2016. Il espère cette fois transformer l'essai.
Samedi, le démocrate se rendra avec l'ex-président Barack Obama dans le Michigan.