Base baptisée en l'honneur d'un général confédéré renommée
Les Etats-Unis ont débaptisé vendredi une base militaire portant le nom d'un général ayant combattu pendant la guerre civile américaine du côté des Etats confédérés esclavagistes. Ils lui ont donné à la place le nom d'un colonel amérindien héroïque.
Le site de la garde nationale américaine située dans l'Etat de Virginie ne répond donc plus au nom de Fort Pickett, mais à celui de centre d'entraînement conjoint de Fort Barfoot. Huit autres bases militaires nommées d'après des officiers confédérés doivent encore changer prochainement de nom.
"Nous rendons aujourd'hui hommage au colonel Van Barfoot, combattant de la seconde guerre mondiale, récipiendaire de la médaille de l'honneur et résident de longue date de Virginie", a salué le commandant de la base, le colonel James Shaver, lors d'une cérémonie.
Cette médaille, la plus haute distinction militaire américaine, avait été remise à Van Barfoot pour ses hauts faits d'armes en Europe dans les années 1940. Il avait notamment délogé deux mitrailleuses allemandes, capturé 17 soldats ennemis, détruit un tank et une pièce d'artillerie et porté secours à des troupes blessées en Italie en 1944. Il avait ensuite servi en Corée et au Vietnam, finissant sa carrière au rang de colonel.
Cette base "sera la première base de l'armée sur le sol américain hors territoires d'outre-mer à porter le nom d'un soldat amérindien", s'est félicité le colonel Shaver, faisant allusion à l'appartenance de Van Barfoot aux Chactas, une tribu autochtone du sud des Etats-Unis. Des membres de sa famille étaient présents lors de la cérémonie vendredi.
La base portait jusque-là le nom du général confédéré George Pickett, devenu célèbre pour avoir, lors de la guerre de sécession (1861-1865), mené une charge suicidaire sur ordre de ses supérieurs lors de la bataille de Gettysburg en 1863, remportée par l'armée unioniste, anti-esclavagiste. Plus de la moitié de ses soldats y avaient perdu la vie, mais il avait survécu.
Les appels à renommer ces installations militaires et autres lieux rendant hommage à des généraux confédérés ont redoublé après la mort de George Floyd en mai 2020, tué par un policier blanc, qui avait provoqué un vaste mouvement antiraciste et accentué la remise en cause des symboles du passé esclavagiste des Etats-Unis.