11 septembre : « La jeune génération va gentiment oublier »
Les Etats-Unis commémorent samedi les 20 ans des attentats du 11 septembre 2001. L’occasion pour Rhône FM de retrouver son témoin new-yorkais de l’époque, le Saviésan d’origine Claude-Alain Solliard.
Ce mardi matin 11 septembre 2001, deux avions des compagnies American Airlines et United Airlines partis de Boston sont détournés par des terroristes du groupe islamiste Al-Qaïda. Quelques dizaines de minutes plus tard, ils percutent les deux tours jumelles new-yorkaises du World Trade Center à un quart d’heure d’intervalle et provoquent leur effondrement. Le double attentat plonge l’île de Manhattan dans l’effroi. Il aura fait plus de 3'000 morts.
Ce même jour, deux autres avions sont détournés par des commandos d’Al-Qaïda. Le vol AA 77 au départ de Washington percutent le Pentagone, quartier général des forces militaires américaines, un peu plus d’une heure après le décollage. Le vol UA 93 s’écrase lui en Pennsylvanie. Les passagers se sont révoltés et ont tenté en vain de reprendre le contrôle de l’appareil, qui avait pour cible la capitale Washington.
Entre commémoration et oubli
Le Saviésan d’origine Claude-Alain Solliard est cuisinier à New York depuis 33 ans. En septembre 2001, Rhône FM avait recueilli son témoignage après les attentats. Nous l’avons recontacté pour lui demander de décrire l’atmosphère qui règne dans la ville à la veille des commémorations. « Tout le monde attend avec une certaine impatience de pouvoir porter le respect à tous ces gens qui ont perdu la vie ce jour-là. La jeune génération se rend moins compte de ce qui se passe, parce qu’ils n’ont pas vraiment vécu ça. Ce sont surtout les gens de 25 ans et plus qui vont se réunir pour honorer la mémoire des personnes qu’ils ont perdues », raconte Claude-Alain Solliard.
En octobre 2001, les Etats-Unis réagissent aux attentats et interviennent en Afghanistan afin de pourchasser les responsables. Ils instaurent aussi un climat ultra sécuritaire sur le sol américain. Un climat qui, selon Claude-Alain Solliard, pourrait bientôt changer avec le passage à l’âge adulte de cette jeune génération qui n’a pas connu les attaques du 11 septembre et chez qui le souvenir de l’événement commence à s’estomper.
Un « fardeau » toujours présent
Un processus qui prendra encore un peu de temps, estime le cuisinier saviésan de Manhattan, puisque les attentats du World Trade Center occupent toujours l’esprit des New-Yorkais. « Ils sont toujours présents, mais un peu en retrait. On n’y pense pas tous les jours. Ce qu’il y avait de très fort après les attentats, c’était l’unité des Etats-Unis, avec des drapeaux américains sur toutes les voitures. On sentait une force et une unité très puissante qui s’est maintenant un peu effacée », explique Claude-Alain Solliard.
La commémoration du 11 septembre intervient la même année que le départ des forces américaines et internationales d’Afghanistan. Claude-Alain Solliard raconte que beaucoup d’Américains peinent ainsi à comprendre le sens de ce qui s’est passé durant ces vingt dernières années.