Didier Tholot : "Avoir reconnecté le FC Sion à son public est ma plus grande fierté"
En recevant Wil vendredi soir, le FC Sion retrouve Tourbillon six jours après avoir vu son parcours en Coupe de Suisse y prendre fin. S'il n'a pas digéré l'issue de la demi-finale contre Lugano, l'entraîneur Didier Tholot rend hommage au public sédunois avant de lancer le sprint final de la saison.
Cinq nuits ont beau avoir passé depuis, Didier Tholot n'a pas encore pleinement tourné la page de la demi-finale de la Coupe perdue contre Lugano. Le technicien tricolore le fait comprendre aux représentants des médias lors du point-presse organisé ce jeudi après-midi, à la veille de la réception de Wil pour le compte de la 32ème journée de Challenge League. "Je ne vais pas trop m'épancher dessus car je ne trouve toujours pas les mots adaptés pour résumer ce que l'on a vécu", souffle-t-il dès sa première réponse.
S'il ne revient pas sur la scène du pénalty généreusement accordé par l'arbitre aux Luganais en début de seconde période, l'entraîneur valaisan commente brièvement les déclarations de son président Christian Constantin, lequel a affirmé plus tôt dans la semaine son intention de se battre pour faire rejouer cette demi-finale. "Il défend son club et il a raison de le faire par rapport à ce qui s'est passé, basta." S'il soutient les démarches de son dirigeant, Didier Tholot veille également à garder le focus sur ce que lui et ses joueurs peuvent influencer directement. "Nous devons nous concentrer sur le terrain. Tourner la page de ce match-là serait une erreur car il nous a montré que nous étions au niveau de la meilleure équipe du pays depuis six mois. Même si les rencontres qui nous attendent maintenant ne susciteront peut-être pas le même engouement, nous ne devons pas redescendre notre curseur. Quelque chose de très beau peut encore nous attendre d'ici à la fin de la saison."
Touché par le tifo du Gradin Nord
Avant de refermer la parenthèse concernée à la Coupe de Suisse pour se projeter sur la fin de championnat qui attend le club valaisan, Didier Tholot ne cache pas une pointe d'émotion au moment d'adresser quelques mots aux supporters sédunois.
"Travaille, travaille et un jour tu seras récompensé" : si ces mots affichés samedi soir sur le grillage du Gradin Nord ont autant touché Didier Tholot, c'est qu'ils reprennent des paroles de son père aujourd'hui disparu. "Même si je ne vis pas pour ça, je ne peux pas vous dire qu'un tel hommage ne me fait pas plaisir. Je l'ai déjà dit, mais lorsque je suis revenu au club, ma première mission ne concernait pas les résultats ou une éventuelle promotion. Je devais reconstruire un lien avec les supporters. Voir ce stade plein et cette ambiance contre Lugano me fait dire que j'ai déjà fait une partie du boulot. Avoir reconnecté le FC Sion à son public est ma plus grande fierté…pour le moment. J'ai désormais envie de concrétiser tout ça par quelque chose de concret. Je veux ramener ce club dans l'élite et j'ai quatre matches devant moi pour ne pas être le roi des cons à la fin de la saison."
Quatre matches à gagner mais aucune finale à jouer
Si l'enjeu des quatre dernières journées de l'exercice est important, Didier Tholot ne souscrit pas à la thèse avancée par bon nombre d'observateurs qui voient les matches à venir comme autant de finales pour le onze sédunois. "Il n'existe qu'une seule finale, celle de la Coupe. Nous avons la chance d'avoir notre destin en main en championnat. Il y a longtemps que ce club n'avait plus obtenu autant de victoires et notre objectif est d'aller en chercher quatre supplémentaires." Le technicien tricolore assure ainsi qu'il ne s'intéressera en aucun cas aux résultats obtenus par Thoune, seul rival de son équipe dans la course à la promotion. "Je continue de me focaliser sur nous uniquement. Validons ce sur quoi nous travaillons depuis neuf mois."
Ce vendredi soir, c'est une équipe de Wil en panne de confiance qui se déplace à Tourbillon. Les Saint-Gallois n'ont en effet gagné qu'un seul de leurs onze derniers matches et ils campent même sur une série de treize rencontres sans succès à l'extérieur. "Cela ne veut rien dire", estime Didier Tholot. "Peu importe la dynamique dans laquelle elles se trouvent, toutes les équipes que l'on affronte jouent le match de l'année contre nous. Ils vont probablement changer leurs plans pour tenter de nous chatouiller. Mais encore une fois, l'issue de cette saison ne dépend pas des autres. Elle dépend seulement de nous, de notre envie, de notre comportement et de notre efficacité. Dans la vie, deux chemins existent. Soit tu te caches, soit t'assumes. Personnellement, je privilégie la 2ème option."
Une chance à provoquer, une efficacité à retrouver
En parlant de l'efficacité comme l'une des clés de la fin de saison de son équipe, Didier Tholot ne s'y trompe pas. Il est bien conscient que cet aspect-là a justement fait défaut à ses joueurs récemment. Sur les trois dernières rencontres (contre Nyon, à Thoune et face à Lugano), les Valaisans ont ainsi adressé soixante tirs en direction des cages adverses. Seuls quatorze d'entre eux étaient cadrés pour un bilan…d'un seul but marqué. "Le dernier geste, la dernière passe nous fait défaut en ce moment. La réussite nous fuit également depuis quelques semaines. Parfois, tu as beau tout faire juste, cela ne veut simplement pas rentrer. La seule chose que l'on peut faire, c'est de chercher à provoquer la chance."