Elections cantonales : où est passé le Rassemblement Citoyen Valais ?
Le Rassemblement Citoyen Valais absent des élections cantonales. Le mouvement de Jean-Marie Bornet est allé de déconvenue en déconvenue, mais n'abdique pas, malgré l'absence de candidats depuis quatre ans.

Le dépôt des listes pour les élections cantonales 2025 ne laisse apparaître aucun candidat du RCV. Créé en 2015, le mouvement indépendant rêvait de bouleverser l'hégémonie des partis politiques traditionnels. En 2017, il lançait Jean-Marie Bornet dans la course au Conseil d’État et présentait des candidats au Grand Conseil dans plusieurs districts. Malgré 18'000 voix, l'ancien porte-parole de la Police cantonale ratait son pari et perdait son emploi. Deux ans plus tard, le Rassemblement Citoyen Valais tentait sa chance aux élections fédérales, en vain. Depuis 2021, il n'a plus jamais présenté de candidats à une élection.
Pour autant, le RCV ne désarme pas. "Le Rassemblement Citoyen Valais existe toujours. On est en pause", reconnaît son co-président Jean-Marie Bornet. "On est prêt à agir si nécessaire", assure le Nendard. L'arrivée d'un extrémiste, selon ses termes, pourrait refaire sortir du bois le RCV.
Comme beaucoup de partis politiques traditionnels, le Rassemblement Citoyen Valais reconnaît sa difficulté à trouver des candidats et des locomotives pour mener un mouvement indépendant. "On est à disposition de personnes qui souhaiteraient relancer cette formation ou se présenter à des élections", lance comme appel Jean-Marie Bornet. "On est plus observateur actuellement qu'actif", ajoute-t-il.
L'euphorie de la campagne 2017 a laissé place à la mélancolie. Malgré les déconvenues, le RCV n'a jamais pensé à dissoudre le mouvement, assure Jean-Marie Bornet. "On a une telle force de propositions que ce serait dommage de galvauder tout ça", explique l'ex-policier politicien. "On a atteint le meilleur score pour un mouvement indépendant", rappelle Jean-Marie Bornet. "Il faut des précurseurs et j'espère que certains vont s'en inspirer", poursuit-il.
La faute aux partis traditionnels
Le Rassemblement Citoyen Valais attendait beaucoup de la révision de la Constitution, notamment sur les aspects électoraux. Le quorum maintenu à 8%, le nombre de conseillers d’État resté à cinq ainsi que le maintien du système majoritaire à l'exécutif cantonal ne favorisent pas les petits mouvements indépendants. Le RCV regrette la force mise par les partis en place pour refuser la Constitution. "La manœuvre des partis politiques traditionnels a permis de protéger leur pré carré", dénonce Jean-Marie Bornet.
Le Rassemblement Citoyen Valais craint aussi pour le taux de participation lors des élections cantonales de ce printemps. Seulement six candidats se battent pour cinq sièges. Les jeux sont faits. "Je garde espoir que petit à petit des citoyens fassent des propositions pour que des mouvements indépendants puissent amener leur contribution", espère Jean-Marie Bornet.
Fédérer les forces indépendantes
Dans les communes, de plus en plus de candidats s'affichent sur des listes indépendantes. Le RCV rêve de réunir tous les mouvements indépendants sous une même étiquette. "Il y a la masse critique pour la présence d'un mouvement indépendant au Conseil d’État et au Grand Conseil", assure le co-président du Rassemblement Citoyen Valais. "Il faut mettre de l'énergie pour regrouper ces forces indépendantes", appuie-t-il encore.
Interrogé sur ce point, Jean-Marie Bornet veut bien contribuer au rassemblement des mouvements indépendants. Il ne ferme pas non plus la porte à une nouvelle candidature. "Il ne faut jamais dire jamais", réagit-il. "J'ai déjà donné de ma personne", temporise-t-il. "Quant à mon avenir, ce n'est pas primordial, mais si je peux apporter un soutien à mon canton, je pourrais le faire", avoue le Nendard, qui précise tout de même qu'il n'a aucun plan en vue.