Trois associations lancent une formation continue de monteur de panneaux solaires en Valais
Avec l’urgence climatique et le risque de pénurie électrique, la pose de panneaux solaires explose. Pour pallier le manque de main d’œuvre, trois associations professionnelles valaisannes se sont regroupées pour proposer une formation continue de monteur de panneaux photovoltaïques.

A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles : le Valais lance une formation continue de monteur de panneaux solaires. Le projet est unique en Suisse puisqu’il regroupe l’ensemble des acteurs de la branche : électriciens, installateurs solaires et couvreurs. Soutenu par le Service des hautes écoles et le Service de l’énergie et des forces hydrauliques, le cursus s’adressera dans un premier temps aux entreprises effectuant déjà ce type de travaux. «L’idée d’une formation comme celle-ci, c’est de valider des compétences, qui ont été acquises les années précédentes et d’harmoniser un socle commun de compétences», précise d’emblée, Stéphane Belliot, président de l’Association valaisanne des installateurs solaires (AVIS).
On a plus de gens motivés pour poser des panneaux solaires que des tuiles.
Stéphane Belliot, président de l’Association valaisanne des installateurs solaires
Un premier cours pilote débutera en novembre. Le lancement officiel est prévu en janvier 2023. Le cursus se déroulera sur cinq jours et sera dispensé en session, trois fois par an. «Cinq jours, c’est suffisant pour atteindre les acquis quand on est monteur sur installation. D’autres formations existent pour des niveaux supérieurs de planification d’installation par exemple», se défend Stéphane Belliot. «On ne fait pas de concurrence à ces formations-là puisqu’on s’adresse à un domaine très réduit de notre activité».
Une formation vouée à évoluer
Destiné en premier lieu aux professionnels de la branche, le cursus s’ouvrira dans un deuxième temps à un public plus large, ainsi qu’aux personnes en réinsertion ou reconversion professionnelle. Car il y a urgence : le secteur souffre d’une pénurie de personnel. Selon les porteurs du projet, il manque 200 personnes formées à la pose de panneaux solaires en Valais. «C’est une estimation», temporise Stéphane Belliot. «On ne parle pas de nouvelles places de travail créées mais d’utiliser celles existantes pour les diversifier.» Autre coup d’accélérateur prévu pour 2024, qui viendra renforcer le secteur : la mise sur pied d’un CFC d’installateur solaire. «Il faut trouver un juste milieu entre deux métiers qui existent déjà et qui ont déjà leur formation initiale : le métier d’électricien et le métier de couvreur. Il ne faut pas venir concurrencer l’un ou l’autre des métiers», explique le président de l’AVIS, qui précise que des discussions en ce sens sont en cours entre les différents acteurs.
Un secteur victime de son succès
Avec la crise climatique sur le devant de la scène depuis plusieurs années et le risque de pénurie d’électricité cet hiver, le secteur est victime de son succès. «A titre personnel, j’ai dû doubler l’effectif de mon entreprise en moins d’une année», indique le président de l'AVIS, qui est aussi patron d’une PME active dans le domaine. Même constat pour les délais de livraison, qui ont explosé. Ils s’étalent sur plus d’une année pour certains produits. Mais l’espoir de sortir la tête de l’eau existe. Si le nombre de panneaux solaires posés prend l’ascenseur, l’intérêt pour la profession suit la même tendance. «On trouve difficilement des couvreurs ou des électriciens pour débuter un apprentissage mais l’effet mode du panneau photovoltaïque amène de l’intérêt. On a plus de gens motivés pour poser des panneaux solaires que des tuiles», conclut Stéphane Belliot.