Sortie du nucléaire : le Valais inventorie ses réserves en hydroélectricité hivernale
En raison de la sortie du nucléaire, approuvée en 2017 à 58.2% par le peuple suisse à travers la Stratégie énergétique 2050, il sera de plus en plus important de produire de l'électricité en hiver. Le Valais, de loin le plus grand producteur suisse d'hydroélectricité, s'y prépare.
Sur mandat du département cantonal des finances et de l'énergie, le Forces Motrices Valaisannes ont dévoilé ce matin une étude sur le potentiel de la force hydraulique en Valais, lancée il y a une année. Il s'avère que le canton et ses 160 centrales disposent d'une réserve hivernale théorique de 2200 gigawattheures, équivalente à plus de 20% de la production actuelle.
Mais pour cela, il serait nécessaire de créer de nouvelles capacités de stockage, de 655 millions de mètres cubes, plus d'une fois et demie la Grande-Dixence (400 millions de m3). Cela passera par des surélévations de barrages, l'utilisation de nouveaux lacs alpins nés de la fonte des glaciers et, surtout, la construction de nouvelles installations d'accumulation.
Conflit annoncé avec la protection de l'environnement
Problème : ce potentiel hivernal est situé à 80% dans des zones protégées. Le développement de la production hivernale visé par la Stratégie 2050 de la Confédération entre donc en conflit avec les intérêts de protection de la nature, ce qui nécessitera des arbitrages. "Cette étude vise à stimuler la réflexion en vue d'une pesée d'intérêts", a déclaré le conseiller d'Etat Roberto Schmidt pour qui il est aussi "utopique" de penser que le total du potentiel hivernal valaisan sera exploité, sachant qu'il est à lui seul supérieur aux ambitions de la Confédération pour l'ensemble du pays.