Sion change de cap et dévoile un nouveau programme pour promouvoir ses startups
Sion dévoile sa nouvelle stratégie pour aider les startups à se développer. La ville préfère accorder des subventions plutôt qu’offrir des loyers. Et elle se propose aussi de devenir un terrain d’expérimentation pour les projets pilotes et inventions d’entrepreneurs.
"Il fera toujours bon d’être une startup à Sion demain": c’est ce que promet la capitale valaisanne. On vous en parlait en début de semaine, la Ville de Sion récupère à la fin de l’année le bâtiment de l’ancien conservatoire à la rue de la Dixence 10. Un lieu qui était jusqu’à présent mis à disposition de l’Espace Creation - une structure regroupant des dizaines de jeunes pousses et qui déménagent actuellement au compte-goutte dans d’autres locaux et espaces de coworking privés.
Interrogée sur ce point, la Ville insiste, elle n’abandonne pas les jeunes entreprises, mais prévoit de les aider différemment.
Enveloppe et subventions
Plutôt que d'offrir des loyers, Sion préfère opter pour un système de subventions ciblées. Pour autant que le budget 2023 soit accepté, un fonds annuel de 400'000 francs – le même que pour l’Espace Création - pourra être distribué chaque année aux entreprises qui en font la demande.
Chaque dossier sera d'abord analysé par un mandataire externe, puis sélectionné ou non par le comité de la Ville. "Certains projets pouvant contenir des données très techniques, qu'il s'agisse d'une startup active dans le domaine médical ou chimique, ce mandataire sera notre garant intellectuel et scientifique", justifie Marylène Volpi Fournier, conseillère communale en charge notamment de l’économie et l’innovation.
Si la conseillère encourage les entrepreneurs, tout secteur confondu, à solliciter la ville, elle admet que 4 domaines d’activités seront particulièrement privilégiés: géosciences, énergie, santé et sport.
Terrain d'expérimentation grandeur nature
Plus qu'un mécène et un investisseur financier, Sion veut surtout devenir un "terrain d’expérimentation" grandeur nature pour les startups et leurs procédés et inventions. A l’image de ce qu’elle avait déjà fait pour les navettes autonomes développées par la Poste. "Les entreprises ont certes besoin d'argent, mais elles ont surtout besoin de prouver à large échelle que leur idée fonctionne", analyse Marylène Volpi Fournier. "On souhaite même aller plus loin en démarchant des entreprises prêtes à mettre à disposition outils et laboratoires à ces inventeurs émergeants."
Les projets pilotes et inventions insolites pourraient donc se multiplier dans l’espace public sédunois dès l'an prochain... au risque que certains marchent moins bien que d'autres? "C'est un risque à prendre", reconnait la conseillère communale, avant d'ajouter, avec le sourire: "mais nous comptons sur les entrepreneurs pour faire les analyses nécessaires avant tout lancement concret."