Pénurie de personnel dans l'hôtellerie et la restauration après les fermetures dues au coronavirus
C'est un nouveau coup de massue pour les patrons de restaurants et d'hôtels: alors que les clients sont au rendez-vous, il est devenu difficile de trouver du personnel pour faire tourner leurs établissements.
Les restaurants et les hôtels valaisans sont dans une situation difficile. Depuis la réouverture du mois de mai, ils peinent à trouver suffisamment de personnel qualifié.
La faute à la crise du coronavirus, selon Virginie Vergères-Héritier, responsable de l’agence de Sion d’Hotelis, une agence de placement spécialisée dans les métiers de l’accueil ou de la restauration. Durant le mois de juin, cette agence a enregistré un record de demandes de la part des patrons pour des postes fixes.
« On pense que le personnel s’est reconverti dans d’autres domaines ou que les saisonniers qui avaient l’habitude d’être ici chaque année sont rentrés en France ou en Espagne et ne sont pas revenus »
Virginie Vergères-Héritier, responsable de l’agence de Sion de Hotelis
Les saisonniers sont restés chez eux
Par conséquent, il est difficile de trouver du personnel, même pour des postes assez répandus, comme cuisinier, réceptionniste ou femme de chambre.
« On a une base de données bien remplie avec des gens qui reviennent chaque année demander nos services pour trouver du travail. Et cette année, ces gens-là ne sont pas là. Ils ont trouvé peut-être par leurs propres moyens un travail en Suisse. Sinon ils sont restés chez eux »
Virginie Vergères-Héritier, responsable de l’agence de Sion de Hotelis
Des CV de poseurs de moquettes
Une situation confirmée par Raphaëlle Constantinides, la gérante du restaurant des Iles, à Sion. Habituellement, l’établissement est ouvert sept jours sur sept. Mais, depuis mi-juillet, il doit rester portes closes deux jours par semaine. Car l’équipe est réduite à 25 personnes, alors qu’il faudrait 36 employés en cette saison.
« On manque de cuisiniers, de chefs de partie et on n’arrive pas à trouver des gens qualifiés. On reçoit beaucoup de CV mais des métiers qui n’ont rien à voir avec la cuisine »
Raphaëlle Constantinides, gérante du restaurant des Iles, à Sion
Il a donc fallu se résoudre à réduire les horaires.
« On veut protéger notre équipe, notre réputation et nos clients, pour pouvoir garder la qualité et ne pas mettre toute notre équipe à genoux en même temps »
Raphaëlle Constantinides, gérante du restaurant des Iles, à Sion
Crise des vocations dans la restauration
Nos interlocutrices disent espérer que la situation se redresse avec la rentrée des classes ou cet automne au plus tard. Mais elles notent tout de même une crise des votations dans la restauration. Virginie Vergères-Héritier évoque le cas de cuisiniers qui sont devenus manœuvres sur les chantiers durant la fermeture due au coronavirus et qui n’ont pas repris le chemin des cuisines depuis.
« Il faut redonner goût aux jeunes de faire ce métier »Raphaëlle Constantinides, gérante du restaurant des Iles, à Sion