Le Centre équestre de Granges ferme ses portes. Un partenariat avec Radovan Vitek signé

Ils ont deux mois, 60 jours pour plier bagage. Eux, ce sont tous les pensionnaires du Centre équestre de Granges. "Je vous informe devoir résilier le contrat qui nous lie", affirme le courrier daté du 30 janvier 2021 et signé par le propriétaire de lieux. "J'ai décidé de réorienter mon activité et, à grand regret, il ne m'est plus possible de poursuivre notre collaboration (...) le contrat prendra fin au 31 mars 2021".

De nombreuses personnes sont tombées des nues en apprenant la nouvelle. Pour comprendre l'onde de choc engendrée, petit rappel des conséquences directes de la fermeture :

Fini la pension, fini l'école d'équitation

Une soixantaine de chevaux appartenant à des particuliers, vivant dans les boxes du centre, devront trouver un autre endroit de résidence. Une vraie difficulté dans le canton du Valais, les places étant rares. Selon nos informations, une partie des chevaux auraient déjà pu trouver refuge dans les différents manèges de la région : Tourtemagne, La Souste, Sion, Riddes, Martigny, Bex...

Fini la pension, fini l'école d'équitation également. "On ne compte plus les enfants en pleurs", témoigne cette maman qui tient à rester anonyme. L'école d'équitation, c'était une centaine d'élèves par semaine. Elle fermera définitivement fin février.

L'arrêt du Cercle hippique ?

Le Cercle hippique de Sierre, rattaché au manège de Granges, compte une centaine de membres. Son but est de promouvoir la pratique du cheval, d'organiser des concours. "Il est difficile d'imaginer une telle association rattachée à un centre fermé", affirme un membre du Cercle. Deux pistes sont envisagées : d'une part la dissolution pure et simple, ce qui parait probable… D'autre part la survie du Cercle hippique, en "stand by", dans l'attente d'une possible réouverture future du manège de Granges.

Partenariat avec Radovan Vitek

Il est un constat qui n'est un secret pour personne. Le centre est vétuste. Cela fait plusieurs années que d'importants travaux doivent y être entrepris. Les égouts, l'électricité, autant d'installations à remettre au goût du jour. Les box des chevaux, d'environ 9m2, mériteraient d'être agrandis. C'est dans ce contexte, fin 2020, qu'un investisseur se présente. Il arrive au bon moment. Il s'agit d'une société dans laquelle on retrouve un nom, celui de Radovan Vitek. Le milliardaire Tchèque propriétaire des remontées mécaniques de Crans-Montana Aminona (CMA) a signé un partenariat avec le propriétaire Laurent Fasel, dont le rôle est défini : "Fasel reste le seul décideur pour le manège", confirme l'une de nos sources. Contacté, Laurent Fasel explique : "C'est une situation particulière je le comprends bien, dans laquelle il y a une partie émotionnelle très importante. Je peux vous confirmer que le centre sera fermé à la fin mars. D'importants travaux de rénovation vont être entrepris". Aucun chiffre, aucun montant ne sera communiqué.

Et le futur ?

Quel sera l'avenir du Centre équestre de Granges ? Pas de réponse précise. "Tout est ouvert", nous répond Laurent Fasel. L'idée d'aménager les lieux afin d'organiser du sport d'un niveau relevé fait son chemin. Du côté de Radovan Vitek, une certitude, le Tchèque aime le monde hippique. Ses enfants sont des adeptes et possèderaient de nombreux chevaux. Aucun commentaire ne sera fait de la part du principal intéressé ou de son entourage.

On pourra enfin ajouter pour conclure que fin octobre 2020, Radovan Vitek a été vu au manège de Granges en compagnie de l'un des anciens organisateurs du Jumping Longines Crans-Montana. Le Jumping qui a officiellement cessé d'exister sur le Haut-Plateau. Sur la page officielle de l'événement, on peut lire ces mots : "Les organisateurs n'ont pas pu renouveler leur accord avec l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM) qui regroupe les trois communes du Haut-Plateau, Crans-Montana, Lens et Icogne".