L'Hydro Alps Lab de la HES-SO Valais prend tout son sens avec la crise énergétique
Départ en fanfare pour l’Hydro Alps Lab. Lancé il y a un an avec quatre partenaires du domaine de l’hydroélectricité, ce centre de recherche prend une place particulière avec la crise énergétique qui se profile.
Rendre les installations hydroélectriques plus flexibles. C’était le leitmotiv de l’Hydro Alps Lab lors de son lancement il y a une année. Ce pôle de compétence – qui réunit la HES-SO Valais-Wallis, Alpiq, les Force Motrices Valaisannes et Hydro Exploitation – pourrait jouer un rôle crucial ces prochains mois avec la crise énergétique qui se profile. «La prédiction de la production est importante à court terme», lance Cécile Münch-Alligné, responsable de l’Hydro Alps Lab. Et de poursuivre : «L’idée, c’est de savoir avec les mesures actuelles des débits, quel sera le volume de production avec précision.»
«J’ai vu des graphiques, où l’hydraulique n’était même plus comptabilisé dans les énergies renouvelables»
Cécile Münch-Alligné, responsable de l’Hydro Alps Lab
Si la flexibilité dans la production hydroélectrique pourra peut-être éviter une pénurie d’électricité, elle n’est pas sans conséquence pour les barrages. La souplesse entraîne de facto une utilisation plus intensive des installations, ce qui pourrait causer une fatigue accélérée des composants : conduites, vannes, etc.. «Pour la flexibilité, on doit démarrer ou arrêter plus rapidement les machines, ce qui n’était pas prévu à l’époque de la construction des barrages. C’est important d’étudier les impacts que peuvent avoir ces nombreux arrêts-démarrages sur les machines. On étudie ces cas avec des simulations numériques», explique Cécile Münch-Alligné.
Le barrage retrouve ses lettres de noblesse
Les regards tournés vers les installations hydrauliques au vu de la crise énergétique, replacent aussi les barrages au cœur du débat. «On a parfois oublié les barrages quand on parle d’énergies renouvelables. J’ai vu des graphiques parfois, où l’hydraulique n’était même plus comptabilisé dans les énergies renouvelables. Avec les débats actuels, on doit se rendre compte qu’on a besoin des barrages», plaide Cécile Münch-Alligné. Et l’intérêt pour l’hydroélectricité ne s’arrête pas en si bon chemin. A la HES-SO Valais-Wallis, les étudiants en ingénierie retrouvent goût pour cette matière. «C’est aussi le rôle du laboratoire de motiver ces jeunes ingénieurs à travailler dans ce domaine. On aura besoin de nouvelles compétences. Ce qui est difficile parfois, c’est de les convaincre qu’on peut faire des choses innovantes dans les centrales. L’image actuelle montre des centrales vieillissantes et nous on essaie de les convaincre du contraire», conclut sourire aux lèvres Cécile Münch-Alligné.