Vainqueur du trophée en France ce printemps, Wylan Cyprien vise la Coupe de Suisse avec le FC Sion
Wylan Cyprien est le dernier arrivé au sein du vestiaire du FC Sion. À 27 ans, l’expérimenté milieu de terrain guadeloupéen a rejoint Tourbillon la semaine dernière. Prêté par Parme, il a été présenté ce mercredi à la presse.
L’annonce de son engagement a surpris tout le monde. Alors que la rumeur Mario Balotelli anime l’été en Valais, personne n’avait vu venir l’arrivée de son ancien coéquipier Wylan Cyprien. De l’été 2016 à janvier 2019, le milieu de terrain guadeloupéen et le fantasque buteur italien partageaient le vestiaire du côté de Nice.
Séduit par le projet sédunois
«J’ai été emballé par le projet qui m’a été présenté par Barthélémy Constantin que j’ai longuement eu au téléphone», affirme le nouveau numéro 10 de Tourbillon, prêté jusqu’au terme de la saison par Parme au club sédunois qui dispose d’une option d’achat. «Il m’a dit qu’il voulait constituer une équipe compétitive pour jouer le haut du tableau en championnat et aller au bout en Coupe. Les objectifs et l’ambition ne manquent pas.»
«Avec Cavaré, on a joué ensemble durant 12 ans au RC Lens où l’on a débuté en professionnel.»Wylan Cyprien
En Valais, Wylan Cyprien retrouve deux compatriotes: les défenseurs Dimitri Cavaré et Nathanaël Saintini. Le premier nommé a d’ailleurs directement contribué à sa venue. «C’était mon coéquipier durant 12 ans au RC Lens où l’on a fait ensemble nos débuts en professionnel. C’est un vrai ami d’enfance qui m’aide dans mon adaptation à ce nouvel environnement. Mais bon, il y a de bons mecs dans le vestiaire, on parle français donc je pense que je m’en serai aussi sorti sans lui (rires)…»
Jouer clé de Lucien Favre
Wylan Cyprien au FC Sion, c’est un transfert qui a de la gueule. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler des prestations du Guadeloupéen sous les couleurs de Nice il y a quelques saisons. Sous les ordres d’un certain Lucien Favre – «l’entraîneur qui m’a le plus fait progressé dans ma carrière» – le néo-valaisan était un titulaire indiscutable. Un joueur clé. Convoité par de prestigieuses écuries. «Lors de la saison 2016/2017, je vis la meilleur période de ma carrière. Puis arrive cette blessure…»
«Je retire du positif de ma grave blessure à Nice. Elle m’a permis d’apprendre à repousser mes limites et à relativiser sur plein de choses.»Wylan Cyprien
Le 10 mars 2017, la carrière du milieu de terrain prend un nouveau tournant. Nice affronte alors Caen pour le compte de la 29ème journée de Ligue 1. On joue la 56ème minute lorsque le Guadeloupéen s’élève pour gagner le ballon dans les airs. Il retombe mal. Son genou droit tourne. Verdict: déchirure des ligaments croisés et 256 jours loin des terrains. «Même si ça a été neuf mois très difficiles à vivre, j’en retire du positif», relève-t-il. «Aujourd’hui, lorsque les jambes brûlent et que c’est un peu plus dur de faire les efforts, je me dis ferme-là. Je me rappelle qu’il n’y a pas si longtemps que ça, j’étais dans l’incapacité de marcher. Ce pépin physique m’a permis d’apprendre à repousser mes limites et à relativiser sur plein de choses.»
Une relégation à Parme
De retour sur les terrains à partir de décembre 2017, Wylan Cyprien redevient un élément important du dispositif de Lucien Favre puis de Patrick Vieira. Il change finalement d’air à l’été 2020 en étant prêté à Parme, alors pensionnaire de Serie A. «J’y ai découvert un nouveau pays, une nouvelle mentalité et une nouvelle façon de jouer au foot. Cette expérience m’a permis de grandement progresser sur le plan défensif. Malheureusement, ma première saison a été marquée par une relégation. J’ai alors cherché un nouveau challenge.»
«Gagner le seul trophée de ma carrière face au club qui m’a révélé, c’était particulier.»Wylan Cyprien
Pourtant acheté à titre définitif par le club transalpin dans la foulée de la culbute en Serie B, le milieu de terrain a ainsi passé le dernier exercice sous la forme d’un prêt – un de plus – à Nantes. Avec les «Canaris», il effectue 29 apparitions toutes compétitions confondues et remporte la Coupe de France en mai dernier face à…Nice. «Je gagne alors le premier trophée de ma carrière face au club qui m’a vraiment permis de me révéler en Ligue 1, c’était particulier. Mais bon, c’est le football. Je portais alors un maillot jaune et je me devais de tout donner pour permettre à Nantes de l’emporter.»
Surpris par l’accueil en Valais
Après cette saison pleine dans la Loire dont il retire «une grande fierté», Wylan Cyprien est dans l’expectative quant à son avenir. «Mon seul but était d’avoir du temps de jeu pour poursuivre le chemin vers mon meilleur niveau. Il ne faut pas oublier qu’avant Nantes, il y avait eu la longue pause due au covid puis cette saison mitigée à Parme.» Son choix se porte finalement sur le Valais et le championnat suisse qu’il s’apprête à découvrir. «J’ai hâte, j’arrive ici avec des jambes toutes fraîches. Hors du terrain, je suis surpris par ce que je découvre depuis quelques jours. Ici, toutes les personnes que je croise dans la rue sont souriantes, avenantes. C’est quelque chose que je n’ai pas toujours connu dans ma carrière, notamment en Italie.»
«Ce que j’ai vu face à GC est très encourageant.»Wylan Cyprien
Présenté au public de Tourbillon samedi dernier, le Guadeloupéen a suivi des tribunes le match nul entre sa nouvelle formation et GC. «Ce que j’ai vu est très encourageant», relève-t-il. «Jusqu’à l’expulsion de Dimitri, notre domination était totale. Ça s’est ensuite compliqué mais l’équipe a fait preuve d’une grosse force mentale pour prendre ce point mérité. Je pense en tout cas que les supporters en ont eu pour leur argent. Pour ma part, c’est le genre de match pour lequel je n’aurais pas hésité à payer mon billet. À nous de continuer à tout faire pour les rendre heureux et faire en sorte qu’ils viennent plus nombreux encore au stade.»
Un coup de fil à «Super Mario»?
Pour ce faire, le numéro 10 a une idée bien précise derrière la tête. Une idée qui débutera samedi à Chênois. «On m’a parlé de l’amour de toute la région pour la Coupe de Suisse. Je vais donc apporter mon expérience toute fraîche de vainqueur de la Coupe de France pour aller le plus loin possible dans cette compétition et rendre fier tout le Canton!» Et pour l’aider sur le chemin qui pourrait le conduire devant une foule en liesse sur la Planta au printemps prochain, pourquoi ne pas être épaulé par «Super Mario», son ancien compère niçois? «On verra ce qui se passe d’ici à la fin du mercato. Si on me le demande, je lui lancerai un coup de fil pour booster sa venue!»