Pourra-t-on bientôt utiliser l’arme du droit pour défendre le Rhône ? La question sera débattue le vendredi 11 mars dans le cadre du 20e festival du film et forum international sur les droits humains, à Genève.
Car, depuis une douzaine d’années, les initiatives se multiplient pour obtenir une reconnaissance des droits de la nature. L’Equateur a été le premier à franchir le pas, en inscrivant cette notion dans sa constitution en 2008. Depuis, plusieurs fleuves dans le monde ont reçu des reconnaissances similaires.
En Suisse, l’association ID-eau a lancé une démarche citoyenne autour du Rhône en 2020. Un millier de personnes ont dans l’intervalle signé cet Appel du Rhône.
Pour Frédéric Pitaval, directeur de l’association ID-Eau, une reconnaissance juridique du fleuve changerait beaucoup de choses.
Également invitée lors de la table ronde de vendredi, la secrétaire régionale du WWF Valais Marie-Thérèse Sangra salue la démarche. Car l’état du Rhône, aujourd’hui, nécessite une action urgente.
Une démarche similaire, qui concerne cette fois les glaciers, a été lancée sous la coupole fédérale. Cosigné notamment par le conseiller national sédunois Christophe Clivaz, le postulat n’est pas encore passé devant le plénum.
Mais le conseil fédéral recommande de le rejeter, du fait de « son incompatibilité avec le système juridique suisse ». Il est en outre « difficile d'imaginer comment une personnalité juridique pourrait concrètement améliorer la protection des glaciers », dit le Conseil fédéral dans sa réponse.