Elles se sont construites l'une après l'autre. L'Hôpital psychiatrique au début des années 1900... La chapelle, une vingtaine d'années plus tard, en 1922.
Depuis un siècle, ils vieillissent ensemble. L'hôpital d'un côté, la chapelle de l'autre. Elle, posée sur la gauche du parc, un peu en hauteur. Elle semble veiller sur les résidents en contrebas.
A la tête du lieu de culte, une femme. Sainte Dympna, la patronne des malades mentaux. Gabriel Bender, chef du Service socioculturel de l'Hôpital de Malévoz nous raconte son parcours tourmenté au Moyen-Age.
"On disait que cette fille avait la capacité de rendre la raison aux fous furieux" Gabriel Bender, Hôpital de Malévoz
L'Eglise finira par reconnaitre le côté miraculeux de Dympna, la "Sainte des fous furieux" comme on le disait à l'époque. "De par le monde anglo-saxon, il y a plusieurs hôpitaux qui portent son nom aujourd'hui", explique Gabriel Bender. "Mais dans le monde latin, poursuit-il, à ma connaissance c'est sa seule présence, ici à Monthey."
En 1948, cette fresque fut réalisée par l'artiste Albert Chavaz
Une chapelle à côté d'un hôpital psychiatrique... Vous vous en doutez, les anecdotes sont nombreuses. Voici par exemple l'histoire du musicien italien Antonio Esperti, venu présenter une œuvre le 15 mai 2018 en présence de l'Evêque de Sion Jean-Marie Lovey. Frappé par les lieux, il dédiera une messe à la Vierge Marie.
"Et dans la chapelle, Il a une révélation ! Il dira qu'il est apparu à la Vierge. Il écrira une messe, jouera de tous les instruments !" Gabriel Bender, Hôpital de Malévoz
Une figure aura profondément marqué la chapelle Sainte Dympna de Malévoz. "Pendant très longtemps, il y a eu un aumônier ici. Sauf erreur, il s'appelait Victor Salamin", explique avec malice Gabriel Bender, impatient de poursuivre son récit : "Cet homme avait changé de patronyme lorsqu'il était devenu prêtre. Il avait pris comme nom Noël... Il était devenu donc le père Noël de Malévoz ! Il y a bien une douzaine d'années qu'il est décédé, mais on m'en parle encore toutes les semaines. Un personnage extraordinaire".
Gabriel Bender poursuit : "Déjà à l'époque, il bénissait des couples homosexuels, il bénissait les divorcés. Il donnait la communion aux Musulmans en disant que Dieu aime tout le monde. Ainsi, il leur donnait deux hosties au lieu d'une seule (rires)."
"Le père Noël était un homme extraordinaire ! Il était très apprécié. Il est resté très longtemps à Malévoz, il y avait un rôle très important, il soignait l'âme des patients"Gabriel Bender, Hôpital de Malévoz