Un val d’Hérens uni sous une seule entité communale, ce n’est pas pour demain
Un val d’Hérens uni sous une seule entité communale, ce n’est pas pour demain. L’urgence de fusionner n’est pas pressentie de la même manière d’une commune à l’autre. Certaines, lassées d’attendre, envisagent le mariage avec Sion.
Quand on parle mariage dans le Val d’Hérens, on n’est pas tous d’accord sur le nom des futurs époux, sur la date de la cérémonie, ni sur le menu du repas.
On poursuit notre série sur les vallées latérales du Valais romand. Ce mercredi, on parle politique du Val d’Hérens et fusion de communes.
Divergence et mauvais timing
En tout, le Val d’Hérens compte cinq entités : Mont-Noble, Vex, Hérémence, St-Martin et Evolène. Sur ce territoire, certains rêvent d’un val d’Hérens fort et solidaire. Pour plusieurs raisons : une meilleure efficacité administrative, une plus grande cohérence dans le développement touristique ou dans le service à la population. Mais aussi pour rester unis entre communes de montagne, avec des problématiques propres aux communes de montagne, face au projet du grand Sion qui se prépare en plaine. "Entamer une fusion hérensarde nous permettrait d'éviter de devenir un simple quartier de Sion", observe la présidente d'Evolène Virgine Gaspoz.
Sauf que voilà, l’urgence d’entamer un processus de fusion, certaines communes la ressentent moins que d’autres, voire pas du tout. L’an dernier, l’ACVH, l’association qui regroupe les présidents des cinq communes de la vallée, envoyait un communiqué annonçant que non, sur le plan politique, la fusion n’était pas un thème d’actualité. Résultat, certaines rongent leur frein. Et d’autres regardent ailleurs. "Dans le cas d'Evolène, on n'a pas le loisir d'avoir plusieurs options", concède Virginie Gaspoz. "Du coup, à l'heure actuelle, on attend et on observe."
Regards tournés vers la capitale
Vex fait même plus que d'attendre et observer. Un vote d’intention aura lieu d’ici la fin de l’année, pour savoir si les citoyens de Vex souhaitent une fusion, et si oui, avec qui : Hérens ou Sion. "Les trois scénarios présentent des avantages et des inconvénients", expose le président de Vex Danny Défago. "Mais j'ai le sentiment qu'à terme il sera plus compliqué de gérer nos affaires seules. On n'est trop grands pour ne pas avoir de problèmes et on n'est trop petits pour les régler à satisfaction des citoyens."
En cas de vote en faveur d’une fusion avec Sion, Vex pourrait suivre ses voisines Mont-Noble et Veysonnaz dans un délai assez court. Et en cas d’une préférence pour une fusion hérensarde, les autorités se disent prêtes à attendre, comme Evolène, et comme St-Martin.
La balle dans le camp d'Hérémence
Puisque finalement, c’est entre les trois, dans le camp d’Hérémence, que se trouve la balle. La commune continue de rejeter l’idée d’une fusion et préfère les collaborations intercommunales. "A l'heure actuelle, toutes les communes de la vallée semblent avoir la taille critique pour faire face à ses engagements", analyse le président d'Hérémence Gregory Logean. "Pour le reste, à nous de nous mettre en commun pour s'offrir des services spécialisés, comme dans le domaine juridique, par exemple et éviter d'engager plusieurs personnes dans chaque commune."
Quoi qu’il en soit, dans toute fusion de communes, c’est au citoyen qu’est laissé le dernier mot. Peut-être faudra-t-il aussi qu’il ait le premier pour lancer le débat.
Le groupe « Action populaire hérensarde » a justement été créé dans ce but-là par des citoyens de la vallée. "L'idée n'est pas de promouvoir la fusion à tout prix mais au moins d'entamer les discussions avant qu'il ne soit trop tard", insiste Fabien Schafeitel, habitant d'Hérémence et un des initiateurs du projet. "Une fusion des communes avec Sion signerait la mort-née de la commune du Val d'Hérens."
Un courrier ouvert a été écrit et adressé aux habitants de la vallée, et une adresse mail a été créée. Adresse qui a généré de l’activité et qui continue de recevoir des messages au compte-goutte selon Fabien Schafeitel. "Nous avons reçu de bonnes remarques et réflexions pour alimenter notre dossier. L'idée étant ensuite de le diffuser largement à la population, puis de faire remonter le débat aux conseils généraux et autorités, par palliers."