Un bilan « plutôt positif » pour l’opération OPPAL
Des dizaines de bénévoles ont contribué à protéger des alpages valaisans contre les attaques de loups. Si organisateurs et éleveurs se disent satisfaits, des améliorations sont déjà imaginées.
Les bénévoles de l’opération OPPAL, ou Organisation pour la protection des alpages suisses, ont bientôt terminé leur mission. Ils sont environ 180 à s’être relayés durant tout l’été pour protéger quatre alpages valaisans contre les attaques de loups. Un nombre supérieur aux attentes du comité de l’association, qui espérait initialement pouvoir compter sur un minimum de 30 volontaires. Les organisateurs dressent donc un bilan positif, d’autant plus qu’aucune attaque ne s’est produite.
Une bonne collaboration
Éric et Suzanne Jacquier ont bénéficié de l’aide d’OPPAL cet été à Planajeur, sur la commune de Salvan, où ils gardent leurs 120 moutons. Ils soulignent la bonne collaboration avec les bénévoles. « Nous avons vraiment eu un très bon contact. Des gens motivés et agréables. Dans ce sens-là, on a vraiment été étonnés. Ils n’avaient jamais fait ça et n’avaient aucune connaissance sur les moutons. Mais nous nous demandons si ça pourra continuer », raconte Suzanne Jacquier.
De son côté, Samuel Pierroz exploite la Ferme des Planches, à Liddes. L’été, il parque ses bêtes sur l’alpage d’Erra. Après des attaques de loups en 2019, il a reçu cette année l’appui des bénévoles d’OPPAL. Une aide qu’il a appréciée, même si tout n’a pas été parfait. « Ça s’est très bien passé. Ils sont super volontaires. Après c’est comme pour tout, il y en a qui sont plus à l’écoute que d’autres. Mais c’est vrai que c’est compliqué à gérer. Chez nous, il aurait fallu une personne du groupe OPPAL qui soit plus présente sur l’alpage pour gérer les bénévoles, leur dire où s’installer, quelle zone surveiller », déclare Samuel Pierroz.
Le jeune éleveur compte participer à nouveau à l’opération si elle est reconduite. Le principal point positif qu’il relève est la prise de conscience par les bénévoles venant des villes du travail que le gardiennage de troupeaux en alpage nécessite, d’autant plus avec la menace du loup.
Des améliorations à apporter
Yves Bruchez a également reçu l’appui des volontaires d’OPPAL pour sa dernière saison sur l’alpage de Corbassière, dans le Val de Bagnes. S’il se dit très satisfait de cette collaboration, il estime que la sélection des bénévoles devrait être affinée. Il raconte que certains bénévoles qui avaient peur du loup réveillaient le berger lorsqu’ils apercevaient le prédateur pour qu’il prenne le relais. Une manière de faire qu’Yves Bruchez juge inacceptable, puisque le berger doit se reposer la nuit.
« Je pense qu’il y a des gens parmi les bénévoles qui ne se sont pas rendu compte des exigences de ce programme. Ce sont des conditions difficiles. On s’imagine l’alpage avec le soleil, le beau temps et les moutons. Mais cet été, avec les conditions météo qu’on a eues, ça a été compliqué pour certaines personnes. Après, je dirais que 99% des gens ont vraiment bien assuré leur mission. Il y a aussi sûrement des personnes qui n’ont pas les mêmes opinions que les éleveurs et ça mène parfois à des discussions compliquées. Mais je pense que dans l’ensemble tout le monde est assez satisfait de l’opération », répond Jérémie Moulin.
Le président d’OPPAL ajoute que la formation des bénévoles sera améliorée en vue des prochaines saisons. Il envisage également d’étendre son opération à davantage d’alpages. Il espère pouvoir compter à l’avenir sur le renfort de civilistes. Selon Jérémie Moulin, des discussions sont en cours avec l’Etat du Valais.