"Le monde est encore loin de cibles importantes" pour un accès équitable aux efforts contre le coronavirus, a affirmé par vidéo Antonio Guterres. Que ce soit sur la vaccination, les tests ou la protection du personnel de santé.
"Nous avons les outils", a affirmé de son côté le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus. Mais "nous avons besoin des ressources", a ajouté le patron de l'une des institutions qui ont lancé l'ACT-A, dont l'une des composantes est le dispositif de distribution équitable de vaccins Covax.
M. Tedros a à nouveau mis en garde les Etats riches contre toute attitude de vainqueur face à une pandémie qui reste volatile. La situation peut changer "à tout moment" avec les prochains variants, selon lui. Là où l'accès aux outils contre le coronavirus est insuffisant, "le virus continue de se propager" et "de tuer" des individus.
Les dirigeants sud-africain et norvégien, qui coprésident le conseil de facilitation l'ACT-A, ont écrit à des dizaines d'homologues pour demander davantage de financement. L'Afrique n'a immunisé que 8% de sa population, a insisté le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
L'investissement dans ACT-A "est dans l'intérêt de tous les pays", a affirmé de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre. Le financement doit être garanti "dès que possible".
Mais "il y a un danger" que la levée progressive actuelle des restrictions dans les pays riches ne mène les gouvernements à préférer alimenter la relance économique, a-t-il admis à la presse. Or, cette suspension de certaines contraintes rend aussi ces pays "vulnérables" à Omicron et aux prochains variants. Il faut que les dirigeants voient l'importance de la réponse mondiale, a ajouté M. Støre.
ACT-A a besoin de quelque 23,4 milliards de dollars jusqu'en septembre prochain. Mais seuls 800 millions de dollars ont été rassemblés jusqu'à présent. Seuls six pays ont atteint un niveau de financement équitable.
Alors que Covax a déjà acheminé plus d'un milliard de vaccins dans les pays en développement, le montant demandé doit permettre de rassembler 600 millions de doses. Il doit également oeuvrer à l'achat de 700 millions de tests et à garantir des soins à 120 millions de patients et du matériel de protection individuelle comme des masques ou des gants à près de 1,8 milliard de travailleurs de la santé.
Seulement 0,4% des 4,7 milliards de tests dans le monde ont été utilisés dans des pays pauvres. Dans ces Etats, une personne sur dix a reçu au moins une dose de vaccin. Alors que l'objectif est d'immuniser 70% de la population de tous les pays d'ici fin juin, selon l'OMS.