«Squid Game», symptôme d'une éducation numérique défaillante?
C’est une série qui inquiète. Le corps enseignant a reçu une feuille de route de la part du canton concernant le phénomène « Squid Game ». Les raisons : la reproduction violente des jeux de la fiction dans la cour de récréation, des dérapages déjà observées un peu partout.
Des enfants qui jouent à 1-2-3 Soleil : la scène peut paraître anodine. Et pourtant. Ce jeu à la base enfantin, est probablement la reproduction de «Squid Game», cette série sud-coréenne diffusée sur Netflix et qui fait un carton mondial actuellement. Si l’activité en elle-même n’est pas problématique, ce sont les dérives qui inquiètent. Chez nos voisins, certains enfants qui perdent se font frapper, les conséquences dans la fiction sud-coréenne sont encore plus violentes, allant jusqu’à la mort.
Pas de dérapage en Valais connu
En Valais, Jean-Philippe Lonfat, chef du Service de l’enseignement, dit n’avoir été informé d’aucune violence sur le territoire liée à «Squid Game». D’après nos recherches, au moins un cas a eu lieu dans la région sédunoise, mais les situations délicates restent pour l’instant restreintes.
Aujourd’hui, sur le canton, nous n'en sommes donc «que» au stade de l'inquiétude, selon Jean-Philippe Lonfat. Pour tuer le phénomène dans l’œuf, le Canton a donc envoyé une fiche de conseils qui permet aux enseignants d’aborder la question si besoin, avant que cela devienne problématique.
Une série violente
Car c’est une évidence, beaucoup des 10-15 ans, – alors que la série est limitée aux plus de 16 ans – l'ont déjà vue, ou du moins des extraits. Ce mercredi après-midi, nous avons rencontré 6 jeunes dans cette tranche d’âge. La moitié avait visionné l'entièreté des épisodes.
Pour Valon Zhubi, éducateur de rue au RLC de Sion, cette série est surtout un phénomène de mode qui risque de retomber, ce qui n’est pas le cas de l’influence des écrans sur le quotidien des jeunes. « ça arrive assez souvent que les jeunes prennent exemple de ce qu'ils voient à la télé ou dans des séries. On parle aujourd'hui de 'Squid Game', parce que 'Squid Game' c'est LA série du moment. Mais avant, il y a eu des 'Fortnite', des 'Casa de Papel', et forcément ça a une influence sur leurs comportements.»
Un programme pour questionner ses pratiques
Selon les professionnels du domaine «Squid Game» est peut être simplement une preuve de plus qu’il faut une éducation numérique. Et c’est ce qui se met en place par exemple à Sion. Une collaboration entre le milieu scolaire et l’éducation de rue. Des questionnaires devront être remplis par les élèves et surtout par les parents, pour se questionner sur ses propres pratiques.
«C'est l'occasion de rappeler également certaines règles. Par exemple pour l'utilisation de certains jeux vidéos, on a le système PEGI, qui classe les jeux selon les âges. Pour l'utilisation des réseaux sociaux, il y a également des âges minimum. Par exemple Whatsapp, c'est 16 ans – tout comme 'Squid Game'.»
Le projet sera lancé en mi-novembre.