Signature d'une directive sur les relations Presse-Etat: Frédéric Favre reconnait une erreur
Une directive signée par le président de l'exécutif valaisan Frédéric Favre sur les relations avec les médias a suscité une polémique dans le canton. Jugée contraire à la liberté de la presse, elle va être corrigée. Le conseiller d'Etat s'est excusé.
Une directive signée par le conseiller d'Etat Frédéric Favre fait des vagues en Valais. Le document, rendu publique sur Twitter par le rédacteur en chef de la télévision haut valaisanne Kanal9, prévoit cinq points réglant les questions ou demandes d'interviews des journalistes aux chefs de service cantonaux. Elle a été signée par Frédéric Favre la semaine dernière.
Liberté de la presse
A l'avenir, les questions aux services du département de Frédéric Favre devaient être adressées par écrit. Les dates de publication des articles ou contributions radio devaient être annoncées à l'avance, les réponses des services pouvaient si nécessaire être complétées ou corrigées par le chargé de presse, voire le conseiller d'Etat lui-même.
La directive qui a le plus dérangé concerne les articles sur des "sujets sensibles": les journalistes étaient invités à transmettre leur article à l'Etat avant publication. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont jugé ce contrôle problématique au regard de la liberté de la presse.
Marche arrière du Gouvernement
Face aux réactions outrées, le conseiller d'Etat a fait marche arrière, a révélé le journal Walliser Bote. "J'assume mon erreur", a déclaré dimanche Frédéric Favre au micro de la RTS. "J'ai mal contrôlé au moment où j'ai signé", a-t-il ajouté, précisant qu'il corrigerait cette directive et en informerait la presse la semaine prochaine.
Après ces déclarations, l'Association de la presse valaisanne (APVs) attend donc "fermement" du conseiller d'Etat qu'il fasse marche arrière rapidement, indique-t-elle dimanche dans un communiqué. "Choquée", l'APVs trouve la directive "inadmissible" et "une grave atteinte à la liberté de la presse". Elle estime en outre que cela donne un très mauvais signe sur les relations entre la presse valaisanne et le Conseil d'Etat.