«Sapeur-pompier», ancienne «commandant» du feu et désormais cheffe du service de la sécurité civile

La nouvelle cheffe du service de la sécurité civile et militaire aime l’adrénaline et surtout, aider les gens. Elle s’est donc battue dans les années 90 pour devenir sapeur-pompier. Le portrait de Marie-Claude Noth Ecoeur, l’une des sept femmes nommées à l’une des plus hautes fonctions de l'Etat.

La native du Val d’Illiez voulait être musicienne - elle joue encore aujourd'hui du cor des Alpes - mais ces parents l’on obligée à faire un apprentissage. Elle choisit employée de commerce en gestion et débute sa carrière chez ce qui s’appelait à l’époque Ciba-Geigy à Monthey. Rapidement, elle se rend compte que c’est dans la sécurité qu’elle veut exercer. Elle veut devenir sapeur-pompier et porter l'appareil respiratoire (ce masque qui permet d'intervenir dans des situations difficiles).

«Ce que j'aime, c'est l'adrénaline, c'est le fait de pouvoir sauver des gens. Le soutien à la population m'a toujours attiré.»

Marie-Claude Noth-Ecoeur, cheffe de service de la sécurité civile et militaire

Pourtant, à la commune de Monthey, on lui refuse l’entrée dans l’équipe, sous prétexte qu'elle est une femme Les premiers à lui ouvrir les portes sont les responsables du site chimique. En 1992, Marie-Claude Noth-Ecoeur devient alors sapeur-pompier professionnel de milice. «Ce que j'aime, c'est l'adrénaline, c'est le fait de pouvoir sauver des gens. Le soutien à la population m'a toujours attiré.»

Professionnellement, Marie-Claude Noth-Ecoeur gravit rapidement les échelons et en 2000, elle quitte le site chimique pour rejoindre la Ville de Monthey en tant que cheffe du service de la Sécurité civile. Elle y est responsable évidemment du secteur incendie et y est notamment commandant du feu (elle ne dit pas «commandante», mais bien «commandant»).

Anticiper et ne pas subir

«Je me souviendrai toute ma vie du 2 avril 2006. C'était une intervention particulièrement marquante car il y a eu deux morts dans un incendie. J'avais déjà vécu des désincarcérations, des personnes que l'on a perdues, aussi beaucoup de personnes sauvées. Mais c'était la première fois que cela m'arrivait dans un incendie. Je le prends comme échec personnel. C'était dure, je n'étais pas prête à vivre ça.»

Les échecs, Marie-Claude Noth-Ecoeur les refuse. «Je ne supporte pas de subir. C'est pour ça qu'avec mes équipes, ici au service, nous faisons un gros travail de prévention, on soutient, on fait de la formation. C'est extrêmement important. Anticiper.»

«Lors des primaires PLR pour le Conseil d'Etat, j'ai perdu face à Claude Pottier. J'ai pleuré tout le weekend, puis je suis passée à autre chose le lundi qui a suivi. Les échecs me font grandir.»

Marie-Claude Noth-Ecoeur, cheffe de service de la sécurité civile et militaire

Cet état d'esprit, elle le nourrit dans sa vie professionnelle, mais également en politique. «En 2016, j'étais candidate à la candidature pour le PLR dans le district de Monthey, respectivement à St-Maurice.» A cette période, la Chablaisienne en était déjà à sa deuxième législature au Grand Conseil.  « Lors de ces primaires, j'ai perdu face à Claude Pottier. J'ai pleuré tout le weekend, puis je suis passée à autre chose le lundi qui a suivi. Les échecs me font grandir, me permettent de tirer des enseignements. On apprend, et ça, c'est hyper important.»

Au final, la population choisit le PLR Frédéric Favre. Ce même Frédéric Favre qui a nommé Marie-Claude Noth-Ecoeur à la tête du service de la sécurité civile et militaire.

«J'ai peut-être fait de la politique un peu en hommage à ma maman.»

Marie-Claude Noth-Ecoeur, cheffe de service de la sécurité civile et militaire

Malgré le revers, Marie-Claude Noth-Ecoeur rempile pour une législature. En tout, elle aura passé 16 ans au Grand Conseil, entre 2005 et 2021, c’est-à-dire jusqu’à ce qu’elle prenne la fonction de cheffe de service. «J'ai peut-être fait de la politique un peu en hommage à ma maman.» Une maman qui était une «petite main du parti libéral radical. Je le dis de manière positive. Il y a énormément de gens qui aident dans l'ombre et souvent ont les oublient. Mais ce sont eux qui travaillent en arrière-plan et qui font grandir les gens qui se lancent en politique, notamment pendant les campagnes. Ma maman, c'est quelque chose qu'elle aimait faire.»

Aujourd'hui, cette Val d'Ilienne prend cette nomination en tant que cheffe de service comme une belle reconnaissance professionnelle.

En 2022, il y a aura donc 7 cheffes de service... ou plutôt 8


La première à avoir été nommée après ce vide de près de 10 ans laissé béant par Françoise Gianadda (cheffe du Service de la population et des migrations) a été Sophie Huguet (Cheffe du Service juridique de la sécurité et de la justice), entrée en fonction en 2018.

En 2019, c'est au tour de Christine Genolet-Leubin de prendre la direction d'un service (cheffe du Service de l'environnement). Est venue ensuite en 2020 Anne-Catherine Sutermeister (cheffe du Service de la culture).
Au début 2021, Marie-Claude Noth-Ecoeur a pris ses fonctions du côté de la sécurité cantonale (cheffe du Service de la sécurité civile et militaire).
Peu après arrivait Karla Z'Brun (-Dirren) comme cheffe du Service des poursuites et faillites.
Fin 2021, une nouvelle cheffe a été nommée à la formation en la personne de Tanja Fux (cheffe du Service de la formation professionnelle).
Et pour finir, en 2022, une septième prendre le chemin de la direction d'un service: Sandra Tiano deviendra responsable de la population et des migrations.


Dans le même statut que «cheffe de service», notons également celui de secrétaire générale d'un département. A ce titre nommons encore Kathia Mettan qui travaille depuis 2015 au sommet du Département de la mobilité, du territoire et de l'environnement de Franz Ruppen.

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