RIV: Libéré par son succès en 2021, Mike Coppens souhaite revivre son rêve de gosse
J-1 avant la 62ème édition du Rallye International du Valais. Dès ce vendredi, soixante équipages seront en lice en catégorie modernes pour succéder à Mike Coppens. Grand vainqueur l’an dernier, le Bagnard rêve lui d’enchaîner pour finir en beauté une saison compliquée.
Il y a un an, Mike Coppens avait fait coup double. Il avait été le héros de la 61ème édition du Rallye International du Valais. Bien aidé, il est vrai, par l’abandon du Vétrozain Sébastien Carron sur la spéciale 10, le Bagnard avait remporté son tout premier RIV. Un succès en appelant un autre, il avait ainsi validé son titre de champion de Suisse, là aussi une première dans sa carrière.
«J’ai cassé une barrière mentale avec ma victoire de l’an dernier.» Mike Coppens
C’est donc affublé du statut de vainqueur sortant qu’il s’élancera dès ce vendredi à l’assaut des 12 spéciales concoctées par le nouveau comité de l’épreuve. «Je ressens moins de pression aujourd’hui qu’il y a un an en arrière», affirme-t-il. «C’est comme si j’avais cassé une barrière mentale en remportant cette victoire. Je la voulais absolument et désormais, je peux dire que c’est fait.»
Le paradoxe du pilote
Moins de pression donc mais toujours la même excitation d’être au départ de ce rendez-vous mythique. «J’ai vraiment l’envie d’y être et d’en découdre. C’est tout le paradoxe d’un pilote de rallye. Avant la course, tu as toujours une boule au ventre, c’est très désagréable mais en même temps, c’est justement pour ça qu’on fait ça. Sans cette petite appréhension, on ne serait pas bien dans la tête.»
«J’ai tellement de souvenirs, d’odeurs qui se mélangent dans mon esprit quand je pense au RIV. Rien que d’en parler, j’en ai la chaire de poules!» Mike Coppens
S’il se dit aujourd’hui libéré d’un poids en ayant réaliser son rêve de gosse de monter sur la plus haute marche du podium, le Bagnard ne le cache pas: le Rallye International du Valais représente toujours la même chose pour lui. «J’ai grandi avec cette épreuve», souffle-t-il. «J’ai tellement de souvenirs, d’odeurs qui se mélangent dans mon esprit quand je pense au RIV. Rien que d’en parler, j’en ai la chaire de poules! Ce rallye, ça reste toujours mon rêve de gosse. J’ai envie de le gagner encore et encore. Rouler ici, sur ces routes et dans cette atmosphère, c’est indescriptible!»
Il aurait pu être le dernier vainqueur de l’histoire du RIV
Comme l’ensemble des pilotes engagés, Mike Coppens le sait: il aurait très bien pu être le dernier vainqueur de l’histoire du Rallye International du Valais puisque celui-ci a frôlé la disparition ce printemps. «Lorsque je l’ai appris, j’ai essayé de relativiser. Il y a assez de problèmes dans ce monde et je me disais que le rallye n’est pas la chose la plus importante qui soit», se souvient-il. Avant de préciser: «de manière très égoïste, je ne pouvais pas imaginer que ce soit la fin. Je voulais vraiment que ce rallye se fasse, je voulais le revivre. Je remercie donc le nouveau comité d’avoir repris tout ça au pied levé. Maintenant, à nous de faire en sorte que le spectacle soit au rendez-vous.»
«Retrouver le Col des Planches et son passage en terre, c’est fantastique!» Mike Coppens
L’an dernier, les équipages avaient eu droit à trois jours d’épreuve et seize spéciales contre deux jours et douze spéciale ce week-end. «Il y a des parcours que l’on ne fera pas, d’autres que l’on va refaire. Ce qui est certain, c’est que tous sont magnifiques», affirme le Valaisan. «Cette année, je me réjouis vraiment du retour de la mythique spéciale des cols. Retrouver le Col des Planches et son passage en terre, c’est fantastique! Mais franchement, où qu’on soit en Valais sur ce rallye, on en profite. Les vignes, les couleurs des arbres, tous les paysages sont fabuleux.»
Le titre de champion lui a (déjà) échappé
Bien décidé à prendre du plaisir à domicile, Mike Coppens vise donc la passe de deux sur ce rendez-vous qui lui tient tant à cœur. Pour ce qui est du titre de champion de Suisse en revanche, le Bagnard a tiré un trait dessus il y a deux semaines déjà en voyant le Neuchâtelois Jonathan Hirschi lui succéder à l’issue du rallye du Tessin. «Ça ne change absolument rien pour moi», assure-t-il. «Pour être franc, l’année passée, je n’y pensais absolument pas à ce titre. Lorsque Sébastien (ndlr: Carron) a abandonné, on m’a dit que j’étais sûr d’être sacré mais je m’en foutais. Je voulais rouler, je voulais attaquer, j’étais obnubilé par la victoire sur ce Rallye. Je repars dans le même état d’esprit cette année. Je vais me battre pour le Valais!»
«J’ai mangé mon pain noir tout au long de l’année. Maintenant, je me dis qu’une nouvelle saison qui ne dure qu’un rallye débute.» Mike Coppens
Ce RIV 2022 vient conclure une saison qui aura été compliquée pratiquement de bout en bout pour le champion sortant. «Ma voiture s’est abimée à six jours du premier rallye, j’ai donc dû en prendre une autre. Ce n’était pas du tout prévu. On m’a poussé à y aller avec ce nouveau véhicule (ndlr: une Citroën C3) mais le rallye d’Alba en Italie a été la goutte de trop (ndlr: le Bagnard y a pris la 4ème place). J’ai décidé de revenir sur ma Skoda que je connais bien. Globalement, j’ai perdu beaucoup de confiance. J’ai vraiment mangé mon pain noir tout au long de l’année. Maintenant, je veux mettre tout ça de côté. Je me dis que c’est une nouvelle saison qui débute et qui ne durera qu’un seul rallye. À moi d’attaquer.»
Mike Coppens passera donc à l’attaque dès vendredi sur les routes du Rallye du Valais. Six spéciales seront au programme du premier jour de compétition, à commencer par celle entre les Valettes et Champex dès 8h50.