Restrictions sanitaires: écoles et sociétés de parapentes privées de vols biplaces
Considéré comme un sport de contact, le parapente biplace n'est plus autorisé depuis deux mois. Sans vols touristiques ni formation de nouveaux pilotes, les professionnels perdent une bonne part de leur gagne-pain.
Depuis novembre, il n'y a plus que des parapentistes solos qui sillonnent le ciel suisse et valaisan. Et pour cause, les vols biplace – soit un pilote et un passager – sont considérés comme un sport de contacts, au même titre que la lutte ou le judo, et donc interdits. "Une décision assez surprenante et difficile à comprendre, avoue Laurent Borella, instructeur de parapente et associé de l'école Twist'air à Vercorin. Décoller en parapente nécessite le même effort et le même contact que prendre un télésiège pour aller au sommet d'une piste, ce qui est toujours autorisé."
Ni vols touristiques ni formation
Si des discussions ont été menées entre la fédération suisse de vol libre et l'OFSP, rien n'y a fait. Résultat : les professionnels du domaine sont privés d'une partie de leur gagne-pain. Les vols touristiques ne sont évidemment plus possibles, et les écoles ne peuvent plus accueillir de nouveaux élèves. "Mener une formation nécessite un ou deux vols pédagogiques au minimum, estime Laurent Borella. En tant qu'instructeur, c'est essentiel d'enseigner les bons gestes à avoir en vol."
Difficile encore de chiffrer les pertes engendrées ou d'établir des comparaisons avec les années précédentes, la pratique du parapente étant surtout dépendante de la météo.
Un boom dans les demandes
Heureusement, Twist'air a pu compter sur une demande croissante cet été du côté des formations, une demande qui se poursuit d'ailleurs encore aujourd'hui et qui engendre même une liste d'attente. "Le phénomène est général et s'observe dans toutes les écoles. Les gens ont probablement profité de l'impossibilité de voyager à l'étranger pour se lancer, analyse Laurent Borella. Reste que nous sommes désormais au point mort. On espère vraiment pouvoir débuter les formations prévues en février. Mais tout dépendra des autorisations ou restrictions futures".