Réouverture des urgences de nuit à Martigny : "une solution pérenne n’est pas viable"

Didier Morard
Journaliste

Après neuf mois de fermeture, l’Hôpital du Valais espère rouvrir les urgences de nuit de Martigny dès le début de la saison d’hiver. Une réouverture qui pourrait être de courte durée.

L’Hôpital du Valais espère rouvrir les urgences de nuit de Martigny au début de la saison d’hiver. C’est du moins le souhait du président du Conseil d’administration Pascal Strupler. Fermé de 20 heures à 7 heures depuis le 9 janvier 2023, le service n’a toujours pas rouvert ses portes. Faute de personnel. En neuf mois, l’Hôpital du Valais n’est pas parvenu à reconstituer une équipe médicale. "Cela semble invraisemblable", reconnaît Pascal Strupler. Mais les urgentistes se font rares en Suisse et dans les pays voisins, se défend-il. Et les exigences pour les médecins-urgentistes sont élevées en Suisse, selon Pascal Strupler.

"Chaque expert vous dira qu’au niveau économique une solution pérenne n’est pas viable"

Pascal Strupler, président du Conseil d’administration de l’Hôpital du Valais

Outre la pénurie de main-d’œuvre, l’Hôpital du Valais fait face à des problèmes de financement. Son déficit devrait atteindre des sommets en raison du renchérissement et du tarif hospitalier, qui ne couvre pas les coûts. En conséquence, l’Hôpital du Valais prévoit des mesures d’économie, qui ne vont pas dans le sens d’un maintien à long terme des urgences de nuit à Martigny. "Chaque expert vous dira qu’au niveau économique une solution pérenne n’est pas viable", avoue Pascal Strupler. "Instituer deux services d’urgence 24 heures sur 24 à 20 minutes de voiture entre Martigny et Sion est en contradiction avec le principe d’économicité", rajoute-t-il.

Quoi qu’il en soit, l’Hôpital du Valais honorera sa promesse faite au Conseil d’Etat de rouvrir les urgences de nuit de Martigny. "Nous sommes appelés à tenir cette promesse", souffle Pascal Strupler. Le but est de rouvrir les urgences à Martigny "dès la saisons d’hiver", précise-t-il.

D’autres solutions envisagées

Malgré cet engagement, l’Hôpital du Valais envisage des solutions alternatives. Parmi elles : la mise en place d’un système de garde avec les médecins de famille. "Nous sommes en discussion avec des médecins de famille et avec le médecin cantonal", explique Pascal Strupler. "Je ne suis pas en mesure de vous dire qu’elle sera la solution viable et possible mais elle sera satisfaisante au niveau sanitaire pour le bassin de Martigny", assure-t-il.

"Beaucoup de gens n’ont plus de médecins de famille et se dirigent directement vers l’hôpital"

Pascal Strupler

En attendant la réouverture des urgences de nuit de Martigny, et depuis le début de la fermeture du service, l’Hôpital du Valais a mis en place un SMUR – un service mobile d’urgence et de réanimation. Il s’agit d’un véhicule équipé pour prendre en charge les patients avant l’arrivée d’une ambulance. "Les urgences vitales sont toujours garanties par l’Hôpital de Sion", rassure Pascal Strupler.

En parallèle, le président du Conseil d’administration de l’Hôpital du Valais dénonce la surfréquentation des urgences. "C’est une situation que nous vivons à Sion, dans le Haut-Valais mais aussi en Suisse, précise Pascal Strupler. Beaucoup de gens n’ont plus de médecins de famille et se dirigent directement vers l’hôpital", regrette-t-il. L’Hôpital du Valais a mis en place un système de triage pour garantir la prise en charge des urgences vitales.

DM
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