Remontées mécaniques: le projet de CTT unit une douzaine de sociétés contre un caractère obligatoire
Plusieurs sociétés de remontées mécaniques, une douzaine sur le papier mais 17 selon les initiants - unissent leur force. Dans un dossier commun, elles disent tout le mal qu’elles pensent du caractère obligatoire envisagé pour un nouveau CTT, un contrat-type de travail, défendu par le canton.
Le bras de fer a démarré en mai, lorsqu’une analyse a démontré des pratiques répétées de sous-enchères salariales.
Le canton a alors annoncé qu’il refuserait de tolérer ces écarts, exigeant que le secteur corrige cette situation.
Correction rapidement proposée par les RMV, la faîtière des remontées mécaniques, en collaboration avec la commission tripartite et les syndicats, notamment avec la proposition d’un salaire minimal mensuel à 4004 francs.
Mais tout aussi vite, les désaccords sont apparus sur les modalités du projet de contrat-type de travail (CTT). Ils se sont concentrés sur les points concernant son caractère obligatoire, en particulier sur la progression salariale annuelle, aujourd’hui vivement combattus à travers les observations de 12 à 17 sociétés dissidentes.
Le canton est prêt à entendre leurs doléances. Pas sûr toutefois qu’il ne baste sur le fond. "Nous devons prendre des mesures pour lutter contre la sous-enchère salariale constatée dans la branche…", souligne Mathias Reynard, conseiller d’Etat en charge du service de la protection des travailleurs et des relations au travail.
Le canton a prolongé le délai de consultation de deux semaines, au 7 novembre, pour permettre aux sociétés de remontées mécaniques de livrer leurs observations. Mais le canton le dit : "nous avons déjà fait des concessions". En clair, il ne faudrait pas pousser trop loin le bouchon.
Les délais d’entrée en vigueur sont fixés mais pourraient encore être modifiés. Cette période de consultation reste la base du gouvernement pour adapter ou non le texte, en fonction des observations des sociétés, des syndicats et de sa commission tripartite. Mais la lutte contre la sous-enchère salariale e sera en aucun cas abandonnée.
La faîtière, les Remontées mécaniques du Valais, ne commente pas la démarche d'une partie de ses sociétés membres. Mais leur président Didier Défago rappelle que rien n’est acquis, ni pour les uns, ni pour les autres.
Le Conseil d’Etat veut se donner le temps d’analyser toutes les positions avant de prendre une décision définitive. Ce n’est que lorsque celle-ci sera prise que des modalités de recours seront ouvertes, si nécessaires. Mais elles devront passer directement par le Tribunal fédéral.