Réhabilitation de la voie St-Gingolph-Evian : une "rencontre de très haut niveau" serait imminente
Des "rencontres de très haut niveau" seraient imminentes pour parler réhabilitation de la voie ferroviaire entre le Valais et la France. C’est ce que laisse entendre Géraldine Pflieger, la maire de St-Gingolph (F), à l’heure où le Valais prépare lui aussi son soutien au projet.
17,8 km entre St-Gingolph et Evian.
C’est la longueur de la voie ferroviaire, désaffectée il y a 25 ans et dont la réhabilitation est défendue becs et ongles par RER Sud-Léman.
L’association qui réunit des Français et des Helvètes l’a répété ce week-end en assemblée générale : à l’ère d’une mobilité durable, ce tronçon ferroviaire, le dernier maillon "pour boucler la boucle" du tour du Léman par le rail, est indispensable pour la région. Une région transfrontalière qui voit notamment passer chaque jour des milliers de travailleurs à travers le goulet de St-Gingolph, saturé par la densité de la circulation.
Le Valais évidemment intéressé de près
Le Valais ne cache pas son intérêt, au point qu’un message sera transmis au parlement durant le 2e semestre de l’année. En substance, il prévoit l’engagement de 20 millions de francs pour boucler les études nécessaires au projet.
Il faut dire que ce tronçon relève de la logique pour une mobilité durable et cohérente : durable par la formule chemin de fer, cohérente pour désengorger le passage du Valais vers la Haute-Savoie par la rive sud du Léman, remarque Yves Marclay, directeur de Regionalps, exploitant et proche partenaire du groupe de pilotage.
Des intérêts de part et d’autre de la frontière franco-suisse
"Nous ne sommes plus à des questions de savoir si l’on parle d’un côté français et d’un côté suisse", relève Madame le maire des Gingolais de France, Géraldine Pflieger.
Le quotidien est similaire de part et d’autre de la frontière, tant sur l’effet de goulet que représente St-Gingolph par la route que sur les attentes par rapport à une mobilité repensée.
La remise en état de la ligne est évaluée entre 260 et 270 millions d’euros. Tout ce qui relève du financement est donc toujours en cours de discussions que ce soit, côté français, aux niveaux département, région et pouvoir central à Paris. Les discussions sont également ouvertes entre le Valais et l’office fédéral des transports.
Quant aux aspects opérationnels, là aussi il s’agira de trouver la compatibilité entre deux systèmes de chemins de fer, notamment avec des différences de tensions importantes (15 mille volts en Suisse, 25 mille en France) qui impactent directement le matériel roulant.
Les normes de sécurité ne sont pas identiques des deux côtés de la frontière et il s’agira aussi de coordonner les cadences pour les deux horaires français et suisse.
Enfin la question de l’exploitant reste ouverte et fera, elle aussi, l’objet de discussions.
Au final, après les études d’avant-projet à bout touchant et les dernières études encore à venir pour les aspects opérationnels (2024-2027), le premier coup de pioche pourrait être porté notamment autour des passages à niveau, dès 2027 avec une possibilité d’ouverture de la ligne "avant la fin de la décennie", conclut Géraldine Pflieger.