"Pour que le Valais facilite l’accès aux numéros d’urgences". On parle ici des numéros d’urgences dites "non vitales", pour joindre un médecin, un pharmacien ou un dentiste de garde.
Ces numéros d’appel ont pour objectif de réguler les demandes d’assistance médicales et soulager cette ligne du 144. En Valais, ils sont tous précédés par l’indicatif 0900. Et suivant les conditions de votre abonnement téléphonique, ils sont injoignables.
La faute est à chercher du côté d'un arrêté du Tribunal fédéral urgent. En juin 2020, la plus haute instance juridique du pays a bloqué l’utilisation de la facturation de ces services à valeur ajoutée, se soumettant ainsi à la loi sur le blanchiment d’argent.
Il existe donc de nombreux scénarios où ces numéros ne peuvent pas être atteints : si vous possédez un abonnement mobile entreprise, PME ou une carte de prépaiement, par exemple. Nombreuses sont les entreprises qui choisissent de bloquer ces numéros.
Un vrai problème selon les députés Jean-Michel Savioz et Emilien Roduit. Tous deux ont déposés un postulat auprès du canton pour changer la donne. "Imaginez une famille en vacances, une personne âgée qui n'a qu'un téléphone avec une carte de prépaiement, ou un touriste avec un numéro étranger, obtenir des renseignements et des conseils en cas de besoin devient compliqué", dépeint le député. "Résultat, le numéro du 144 risque d'être pris d'autant plus d'assaut."
Pas de chiffres à l’appui sur le nombre de citoyens concernés. Mais le député PLR n’en démord pas, le Canton a une responsabilité dans cette affaire. "Je me suis renseigné avant de déposer ce postulat, et c'est bien aux cantons et non à la Confédération que revient cette responsabilité". Pour l'heure, l'Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS) affiche sur son site: *Si votre abonnement ne permet pas d’atteindre ce type de numéro, utilisez un autre téléphone et/ou contactez votre opérateur. "Un peu léger comme réponse", dénonce Jean-Michel Savioz.
Le député propose par exemple de remplacer ces numéros 0900 par des lignes non surtaxées, à l'image des cantons de Vaud et Neuchâtel, qui utilisent le 0840. "Opter pour un numéro gratuit engendrera, certes, moins de retombées économiques pour ces services", admet-il. "Ce sont des calculs qui devront aussi être mis sur la table."
Le postulat de Jean-Michel Savioz et Emilien Roduit sera débattu le 10 mai prochain par le Grand Conseil.