Portrait du mois: Benoît Huber, colosse passionné qui a les gants qui démangent
«Gagner, certes. Mais surtout, ne pas prendre de coups.» Le Sédunois Benoît Huber est boxeur professionnel. Il donne sa vie pour son sport. Portrait d'un passionné qui a les gants qui démangent.
Pour le portrait du mois de juin, on monte sur le ring pour y rencontrer Benoît Huber. Le boxeur sédunois ronge son frein. Il se maintient en forme en s’entrainant mais n’a plus disputé de combat officiel depuis décembre 2019. Le colosse de 34 ans s’était alors paré de la ceinture de champion de Suisse dans sa catégorie des lourds-légers, une première pour un Valaisan depuis 77 ans !
«Le but premier en boxe, avant de gagner, c’est de ne pas prendre de coup.» Benoît Huber
Malgré le titre, Benoit Huber n’en garde pas un souvenir impérissable. «Il a surtout marqué ma stupidité ! Les gens ont bien aimé l’intensité et le fun du combat, mais j’ai vraiment fait le crétinos en boxant très mal, avec une mauvaise stratégie. Oui, il y a la victoire, mais j’ai pris trop de risques et ramassé des coups que je n’aurais pas dû prendre. Il ne faut pas oublier que le but premier en boxe, avant de gagner, c’est de ne pas prendre de coups.»
Devant sa télé à 3h du matin, frustré
Et Benoît Huber sait de quoi il parle, lui qui a commencé ce sport à 16 ans. Sa fascination pour la boxe date du deuxième affrontement entre Mike Tyson et Evander Holyfield, en 1997. «Je me suis levé à 3h du matin pour le regarder à la télé. Mais quand je suis arrivé devant le poste, le match était terminé. Il y avait eu disqualification de Tyson», se souvient le boxeur. «Je suis resté sur ma faim et avais envie d’en voir davantage. Je trouvais intéressant tout ce cirque et voulais essayer par moi-même.»
Dès ses premiers pas sur le ring, il croche. «Ça a été immédiat. L’intensité, la vérité, le fait qu’on ne puisse pas tricher et la stratégie, tout cela m’a tout de suite plu.» Amateur d’échec à ses heures perdues, Benoit Huber se sent dans son élément sur le ring. Tant et si bien qu’il travaille dur et passe professionnel en 2018 (7 victoires et 1 défaite), après avoir glané sept titres nationaux chez les amateurs.
«Sans mon entraineur, je ne serais jamais passé professionnel. Plein d’entraineurs ont essayé, mais Philippe est le seul à avoir réussi.» Benoit Huber
Un saut qu’il franchit grâce à son entraineur, Philippe Abate. «Si je suis le boxeur que je suis aujourd’hui, c’est grâce à moi, oui, mais beaucoup grâce à lui! Sans lui, je n’aurais jamais fait le pas pour passer professionnel. Plein d’entraineurs ont tenté, mais Philippe est le seul qui a réussi. On sait très bien que c’est un magicien.»
«Venez me foutre une flânée !»
Une magie que Benoit Huber espère prolonger le plus longtemps possible. En tout cas jusqu’à son prochain combat, qui pourrait être organisé dans les prochains mois. Car le membre du BC Martigny a les gants qui démangent. Et tant pis si son statut n’a de «professionnel» que le nom. «Les gens ne comprennent peut-être pas, mais je ne gagne pas ma vie avec la boxe. Au contraire, puisque mes revenus ne couvrent pas mes dépenses. Je dois payer pour être pro. Pourquoi est-ce que je le fais ? Ben, qu’est-ce que tu ne ferais pas par amour ? Tout simplement.»
Passionné, Benoît Huber continue à s’entrainer pour garder le rythme. Et cherche des sparring-partners. Il lance d’ailleurs un appel :