L'image était saisissante et plein de contrastes ce mardi matin à Sion sur la Place de la Planta. D'un côté, le montage des infrastructures pour le carnaval et de l'autre le Collectif Parents valaisans qui se mobilisait pour demander l'abandon des sanctions envers les parents qui ont refusé d'envoyer leurs enfants masqués à l'école. 35 familles sont convoquées d'ici la mi-mars par les inspecteurs d'arrondissement pour avancer leurs arguments. Mais la décision d'amender est déjà arrêtée. Interrogé fin janvier sur Rhône FM, le chef du Département de l'économie et de la formation Christophe Darbellay se montrait ferme sur la question. "On est dans un Etat de droit. Il y a des règles qui s'appliquent lorsqu'on refuse de scolariser son enfant. On appliquera les règles", explique le ministre de l'enseignement.
"Il y a des règles qui s'appliquent lorsqu'on refuse de scolariser son enfant."
Christophe Darbellay, chef du Département de l'économie et de la formation
Malgré la fermeté de Christophe Darbellay concernant ces amendes, les parents concernés pensent pouvoir faire bouger les choses. Parmi eux : Adrien De Riedmatten. Le Sédunois - qui a récemment rencontré le conseiller d'Etat Christophe Darbellay – a entamé depuis 26 jours une grève de la faim. "Le plan de protection, qui a été promulgué le 21 janvier, nous permet de garder nos enfants à la maison. Nous avons fait qu'obéir, il n'y a pas de raison de nous amender", s'insurge Adrien De Riedmatten.
"Nous avons fait qu'obéir, il n'y a pas de raison de nous amender."
Adrien De Riedmatten, gréviste de la faim
Le Sédunois est coutumier des grèves de la faim. En décembre 2021, il a intenté la même action pour obtenir l'accès aux archives de la Ville de Sion. " Si je fais des grèves de la faim, c'est simplement que je n'ai plus les moyens pour faire des procédures. La grève de la faim est un moyen extrême mais malheureusement, on est face un tel mur", regrette Adrien De Riedmatten.
Le désarroi de ces parents ne restera pas lettre morte politiquement. Un postulat urgent – signé par deux élus UDC et deux députés Verts – sera déposé au Grand Conseil lors de la session de mars. Le texte demande à l'Etat du Valais de renoncer aux amendes pour les parents récalcitrants. " Je fais appel à tous mes collègues du Parlement en espérant clairement qu'ils vont soutenir notre postulat. Ces parents ne sont pas des criminels. Ce sont de bons parents qui s'inquiètent pour leurs enfants", indique Cynthia Trombert, présidente du Collectif Parents valaisans et députée UDC.
"Ces parents ne sont pas des criminels."
Cynthia Trombert, présidente du Collectif Parents valaisans et députée UDC
L'élue Chablaisienne est d'autant plus remontée contre le Conseil d'Etat qu'elle estime que des solutions auraient pu être trouvées pour les enfants sans masque. " D'autres cantons ont pu mettre en place de l'école à distance ou carrément mettre à disposition une salle pour ces enfants qui ne voulaient ou ne pouvaient pas porter le masque. Il ne faut pas oublier que l'école est obligatoire et ces enfants avaient le droit de venir à l'école", rappelle Cynthia Trombert.
Les parents récalcitrants encourent une amende comprise entre 400 et mille francs, selon le chef du Département de la formation et de l'économie Christophe Darbellay.