Peine pécuniaire avec sursis requise contre un garde-chasse valaisan
Le procureur du canton du Valais a requis une peine pécuniaire de 40 jours-amende à 330 francs, avec sursis, contre le garde-chasse qui comparaissait mardi en appel, soit la confirmation intégrale du jugement de première instance. La défense a une nouvelle fois plaidé l'acquittement.
Le ministère public reproche au garde-chasse d'avoir détenu dans son écurie, entre le 5 et 23 juillet 2018, un aiglon royal, par moments deux, sans l'autorisation cantonale requise. Il lui reproche également de leur avoir infligé des mauvais traitements.
Dans ses conclusions transmises à la cour, le procureur Jean-Pierre Greter, qui n'était pas présent à la cour, estime que le prévenu ne disposait pas "des compétences" pour prendre soin de ces rapaces et ne disposait pas de l'infrastructure nécessaire pour les accueillir. Sa hiérarchie lui avait ordonné de transférer les animaux le plus rapidement possible dans un centre de soins pour oiseaux sauvages à Etoy (VD), ajoute-t-il. Or le premier aiglon est resté chez le prévenu 7 nuits consécutives, le second, 12 nuits.
Pour le ministère public, le garde-chasse a, en maintenant des aiglons dans des conditions inadéquates et sans la supervision d'un vétérinaire, "oblitéré les chances de ces deux oiseaux de retourner dans une vise sauvage normale". Il s'est ainsi rendu coupable d'infraction à la loi fédérale sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (LChP) et à la loi sur la protection des animaux (LPA).
Sur ordre du canton, selon la défense
"Mon client est accusé d'avoir détenu de manière illicite des animaux sauvages alors qu'il a pris soin des rapaces dans la limite des maigres moyens du service valaisan de la chasse" et sur ordre de ce dernier, lance Me Bastien Geiger. Le prévenu, aujourd'hui âgé de 57 ans, a suivi un ordre, insiste la défense. Dans ce cadre, ce n'est pas lui qui devrait se trouver aujourd'hui sur le banc des accusés, mais sa hiérarchie.
"Il s'agissait d'une détention d'urgence qui n'était pas destinée à durer", argumente encore Me Geiger. Son client avait prévu de conduire les aiglons dans un centre de soins dès qu'ils auraient repris des forces. Il souhaitait également les y amener en une seule fois, ce qui a été rendu difficile avec la fuite d'un des aiglons, recapturé quelques jours plus tard, puis des deux.
Les deux rapaces se sont finalement envolés le 23 juillet 2018. Depuis, selon Me Geiger, des témoins disent les avoir vus notamment dans la région de Chandolin, sans entraves, puisque son client leur en posait aux pattes uniquement lors du nourrissage. Il n'y a pas eu "de comportement illicite". Le verdict tombera ultérieurement.