Objecteur de conscience, il a fait de la prison. Il reste critique, mais pas anti-militariste
Il se définit lui-même comme « consensuel et non- dogmatique » et dit être un peu un électron libre au sein de son groupe parlementaire socialiste et gauche citoyenne. Robert Burri était notre invité ce vendredi dans le cadre de nos rencontres avec les nouveaux parlementaires valaisans.
Robert Burri est un mélange particulier: une mère italienne dont la famille s'est battu ouvertement dans les milieux antifascistes et un père bernois de la frange agrarienne, l'UDC actuelle, pourrait-on dire. Lui, c'est le Centre Gauche PCS qu'il a choisi, aussi en raison de son engagement en faveur de l'église protestante.
Happé par le mouvement Appel citoyen en 2018, Robert Burri était notre invité ce vendredi dans le cadre de notre série sur les nouveaux parlementaires valaisans. Et même s’il n’a finalement pas pu être candidat pour la Constituante (pour une question d'algorithme qui a exclu son profil), cette expérience l’a poussé à s’engager en politique : il est aujourd’hui député au Grand Conseil pour le district de Monthey.
Très actif dans l’église protestante, il a eu à cœur toute sa carrière en tant qu’enseignant, diacre ou curateur d’être auprès des plus vulnérables… et c’est également pour cela qu’il est favorable à une sorte d’impôt ecclésiastique. «Je suis pour que l'Etat soutienne l'Eglise, ou plutôt les églises. Je pense que l'on peut garder l'impôt tel qu'il existe actuellement ou trouver un autre modèle. Mais l'idée c'est que ces structures puissent continuer à faire leur travail: pas forcément dans leur tâche d'évangélisation, mais dans celle sociale, en soutien à l'Etat.»
Parfois en porte-à-faux avec son groupe politique
Au Grand Conseil, Robert Burri veut également s’investir dans la défense des coopératives d'habitation. «Proportionnellement, le Valais est un canton de propriétaire et malheureusement, ce genre de questions, ce n'est pas toujours le premier des soucis. Une proposition soutenant les coopératives a été blackboulée à la dernière session. Mais je pense revenir avec cela. Et puis favoriser également les loyers abordables pour les personnes en difficulté.»
«Je garde ma liberté de penser.»
Robert Burri, député Centre Gauche PCS
La politique, le Montheysan la voit comme un ensemble de compromis. «Il vaut mieux des fois avoir un mauvais arrangement qu'un bon procès. Je suis plutôt consensuel, avoue-t-il. Il est parfois possible que je sois un peu en porte-à-faux avec mon groupe. Je garde ma liberté de penser. Même si je partage à peu près 80% des idées socialistes, je me retrouve plutôt du côté de la Gauche citoyenne.»
D'objecteur de conscience à membre de la commission de sécurité publique
Et pour la petite histoire, Robert Burri a été objecteur de conscience il y a quarante ans. Il a écopé de 3 mois de prison pour cela. Aujourd’hui, il est dans la commission parlementaire de sécurité publique: un organe qui s’occupe également des affaires liées à l’armée. «Je suis extrêmement favorable au maintien de l'ordre de proximité assumée par la police. Et même si je ne veux pas être taxé d'anti-militariste, je suis extrêmement critique vis-à-vis de cette institution.»