Montagny-les-Monts retrouve le calme après une rave party illégale
La localité de Montagny-les-Monts (FR), théâtre entre mercredi soir et jeudi d'une rave party illégale, a retrouvé le calme vendredi. Les tout derniers fêtards ont évacué le site après l'intervention de la police la veille sur ordre de la préfecture de la Broye.
Tout a commencé mercredi soir lorsque des riverains ont vu affluer par dizaines des camionnettes et des voitures roulant en direction du bois de la Chanéa et de l’ancienne gravière du Grabou de Montagny. Des plaques suisses, mais aussi françaises, allemandes ou encore belges. Les prémices d'une nuit bruyante pour le voisinage.
De la musique techno à un volume assourdissant n'a pas tardé à retentir à plusieurs kilomètres à la ronde d'un lieu situé à quelques kilomètres de Payerne (VD), où des centaines de personnes s'étaient donné rendez-vous. Dès 01h20, et au fil des heures, la police cantonale a reçu des dizaines d'appels de riverains excédés.
Les forces de l’ordre ont tenté d’intervenir dans la nuit pour interrompre la fête, mais elles ont été accueillies par des jets de pierres et de bouteilles. Elles ont ensuite bloqué progressivement les accès au site pour empêcher l'affluence de grossir encore, limitant autant que faire se peut l'ampleur de la manifestation.
Après une matinée de l'Ascension moins bruyante, le préfet de la Broye, Nicolas Kilchoer, a décidé de siffler la fin de récréation. "Je viens d’ordonner à la police d’intervenir afin de faire cesser ce rassemblement illégal", a-t-il indiqué au quotidien La Liberté, en estimant que ce type de fête ne devait pas devenir une habitude.
Selon les autorités, de telles fêtes sauvages dérangent non seulement les gens, mais portent atteinte également à la nature et à la faune. Jeudi vers 16h00, quand les forces de l'ordre ont mis les tables de mixage hors-service, plusieurs centaines de fêtards se trouvaient sur les lieux, a-t-elle constaté.
Des renforts du Groupement du maintien de l’ordre romand, de retour du WEF à Davos (GR), ont été sollicités. D'après la police, les organisateurs avaient planifié la venue de plus de 3000 personnes pour le week-end. Personne n’a été blessé. Du matériel utile à l’enquête a été séquestré sur ordre de l’autorité compétente.
Les organisateurs risquent des amendes pouvant aller jusqu'à plusieurs milliers de francs. Un véhicule de police a été endommagé. Au total, une centaine d’appels sont parvenus au 117 faisant état de nuisances sonores. La matinée de vendredi a servi au démontage et à la remise en état du site, une dizaine de fêtards étant encore là.
"La majeure partie d'entre eux a quitté les lieux dès jeudi vers 22h00 déjà", a dit vendredi à Keystone-ATS Martial Pugin, chef de la communication à la police cantonale. Les personnes qui n'étaient pas en état de quitter les lieux ont pu passer la nuit sur place, a-t-il précisé, histoire d'éviter qu'ils ne reprennent le volant alcoolisés.
La police cantonale fribourgeoise n’a pas procédé à des interpellations. Elle a en revanche relevé l’identité de plusieurs dizaines de personnes sur place. Quant aux organisateurs de la fête illégale, ils n’ont pour l’instant pas été identifiés. L’enquête en cours est appelée à faire toute la lumière sur les responsabilités.