Loin de s’enflammer après sa remontada, le FC Sion doit désormais franchir un cap à Tourbillon
Une semaine après avoir ramené un point inespéré de son déplacement sur la pelouse de GC (4-4), le FC Sion retrouve Tourbillon ce samedi en recevant Lucerne (18h00). S’ils entendent s’établir durablement dans le haut du classement, les Valaisans se doivent d’enfin décoller devant leur public.
Il y a de cela quelques mois, une telle issue aurait été inimaginable. Mené 2-0 après huit minutes, 3-1 juste après avoir réduit la marque ou encore 4-1 à l’entrée du dernier quart d’heure de jeu, le FC Sion aurait baissé les bras. Il aurait accepté sa sentence et serait reparti bredouille. La tête pleine de doutes. Prêt à entamer une semaine de crise devenue la routine au fil des mois. Oui mais ça c’était avant. C’était le FC Sion des années passées. Celui qui nous habituait à jouer la même rengaine inlassablement. Alors bien sûr, celui de ce début de championnat n'est pas parfait. Il est capable de trous noirs qui le précipitent dans la situation désespérée vécue samedi dernier sur la pelouse de GC. Mais il sait aussi faire preuve du caractère nécessaire pour s’en sortir alors que plus personne n’y croit. Et il est aussi capable de se montrer à la fois suffisamment humble et ambitieux pour ne pas célébrer un nul 4-4 comme une victoire. Ne pas se satisfaire d’une telle prestation qui a frôlé l'indigeste durant trop longtemps.
Aucun compliment
«Je n’ai pas parlé à mes joueurs à la fin du match, ce n’est pas dans mes habitudes», explique l’entraîneur Paolo Tramezzani. «À la reprise des entraînements lundi, je ne leur ai fait aucun compliment. Certains pensent qu’avec cinq minutes en plus, on aurait pu gagner ce match. Moi, je pense qu’on l’aurait fait si on avait commencé à jouer 65 minutes plus tôt.» Le discours du Transalpin est clair. Présent quelques minutes après son coach lors du traditionnel point-presse hebdomadaire organisé ce jeudi, le capitaine Anto Grgic va dans le même sens. «Laisser GC derrière nous était très important. On est donc contents d’y être parvenus mais commencer un match tel qu’on l’a fait devrait être interdit.»
«Faire un pas en avant pour en faire deux en arrière par la suite, c’est arrivé très souvent depuis que je suis ici. Si je savais pourquoi, vous ne me poseriez même pas la question.» Anto Grgic
Cette première (grosse) heure de jeu totalement manquée est aussi regrettable que difficilement explicable selon les deux hommes. «J’ai vu mon équipe concéder beaucoup trop d’occasions, avoir de la peine à quadriller le terrain. On leur a laissé beaucoup trop d’espaces et ils ne se sont pas privés d’en profiter pour marquer des buts très faciles», regrette Paolo Tramezzani. «Je peine à trouver des raisons au relâchement que l’on a connu sur les deux derniers matches (ndlr: face à Winterthour et GC). Faire un pas en avant pour en faire deux en arrière par la suite, c’est arrivé très souvent depuis que je suis arrivé ici. Si je savais pourquoi, vous ne me poseriez même pas la question», enchaîne Anto Grgic.
Un caractère utile pour la suite
Le milieu de terrain veut désormais regarder vers l’avant et la semaine anglaise qui attend son équipe. Du match du week-end dernier, il veut simplement retenir l’état d’esprit démontré par les Sédunois. «Le caractère dont on a fait preuve pour revenir à 4-4 sera utile pour la suite de la saison.» Pas adepte des longs discours, le capitaine relève aussi les échanges qui ont eu lieu dans les vestiaires du Letzigrund à la pause. «Des joueurs parlent plus que moi mais j’ai essayé de transmettre toute mon énergie à l’équipe. On s’est dit ce qu’il fallait pour revenir plus forts sur le terrain et montrer cette réaction.»
«Si à chaque fois mes changements produisent un tel effet, ça veut peut être dire que mes choix initiaux n’étaient pas les bons.» Paolo Tramezzani
Une réaction qui doit aussi beaucoup au courage de Paolo Tramezzani. Au pari même du Transalpin qui a choisi de procéder à l’ensemble de ses changements avant même l’heure de jeu. «Aujourd’hui, vous pouvez estimer que j’ai fait tout juste au vu de ce qui a suivi. Mais, personnellement, je ne peux pas me satisfaire de ça. Si à chaque fois mes changements produisent un tel effet, ça veut peut être dire que mes choix initiaux n’étaient pas les bons.»
Faut-il donc imaginer voir le technicien procéder à des rocades dans son alignement de base samedi pour la réception de Lucerne? «C’est possible, oui», rétorque-t-il. «N’oublions pas que l’on joue à Wintertour quatre jours plus tard et à Berne contre YB le week-end suivant. C’est notre première semaine anglaise de la saison et il faudra savoir bien la gérer. J’ai confiance en tous mes joueurs donc il est probable que certaines choses changent au coup d’envoi.»
Lavanchy suspendu, Cavaré et Balotelli incertains
Un changement est d’ores et déjà assuré. Averti pour la 4ème fois de la saison, Numa Lavanchy manquera à l’appel face aux Lucernois. Un problème de taille si l’on songe au fait que le latéral vaudois a disputé l’intégralité des dix journées de championnat disputées à ce jour. «On n’a pas des masses d’alternatives à son poste», souffle Paolo Tramezzani. «Aucun joueur n’a les mêmes caractéristiques que Numa. On va donc encore tester plusieurs options et l’on retiendra celle qui nous semble la meilleure.» La solution de facilité pourrait être celle de replacer Dimitri Cavaré sur la droite. Problème: le Guadeloupéen a été victime de fatigue musculaire durant la semaine et il est incertain. Idem pour Mario Balotelli qui s’est entraîné à l’écart du groupe. «On fera un choix les concernant après la séance de vendredi.»
«Lucerne va commencer fort avec un pressing intense et de longs ballons. Cette fois, il ne faudra pas que l’on manque notre début de match.» Anto Grgic
Plusieurs inconnues demeurent donc au moment d’accueillir à Tourbillon une formation lucernoise qui a infligé au FC Sion sa seule défaite à l’extérieur de ce début d’exercice. «On les connaît bien. Ils vont commencer fort avec un pressing intense et de longs ballons», se projette Anto Grgic. «Cette fois, il ne faudra pas que l’on manque notre début de match. On se souvient que chez eux, on était menés 2-0 après une vingtaine de minutes.» De son côté, Paolo Tramezzani parle d’un adversaire qui «nous a toujours mis en difficultés depuis la saison dernière. Ils savent procéder de plusieurs manières. Ils peuvent aussi bien attaquer depuis l’arrière que chercher les transitions dans les espaces que tu leur accordes ou remplir la surface de réparation. Il faudra être capable de réduire au maximum leur champ d’action pour obtenir un résultat.»
Le FC Sion tourne deux fois mieux à l’extérieur
Depuis le début de la saison, le FC Sion tourne mieux loin de ses bases que devant son public. Un simple coup d’œil aux statistiques suffit pour s’en convaincre. Dix points en cinq matches à l’extérieur, la moitié moins en autant de parties à domicile. «C’est bizarre, même pour nous», reconnaît Anto Grgic. «Je pense qu’on aurait mérité de gagner certains matches à la maison et on ne l’a pas fait. Face à GC notamment lorsque nous avions livré une très bonne prestation (ndlr: 2-2 après avoir joué à dix depuis la 54ème). On ne peut donc pas dire que l’on joue très bien à l’extérieur et très mal chez nous. Essayons de livrer notre meilleur football à chaque match et les résultats viendront.»
«On doit faire sentir au camp d’en face que l’on est chez nous. Tout le groupe est conscient que l’on peut et que l’on doit en faire plus à Tourbillon.» Paolo Tramezzani
Pour Paolo Tramezzani, la clé viendra d’une attitude encore plus agressive sur le terrain. «On doit accentuer encore le pressing sur l’adversaire. On doit faire sentir au camp d’en face que l’on est chez nous. C’est le pas à franchir pour rester à un bon niveau et voir encore plus haut au classement. Tout le groupe est conscient que l’on peut et que l’on doit en faire plus à Tourbillon.»
À commencer donc par ce samedi et la réception du FC Lucerne. Cette rencontre de la 11ème journée de Super League sera à suivre en direct dès 18h00 sur Rhône FM.