L’intention d’attribuer à Car Postal trois lignes de bus provoque des remous dans plusieurs communes
Quels sont les critères pour attribuer des lignes de bus à un transporteur plutôt qu’à un autre ? Cette question, ils sont nombreux à se la poser depuis le 26 novembre. Mais les procédures prévoient un no comment jusqu’à l’adjudication officielle.
C’était le dernier vendredi de novembre. Le canton a annoncé, ce jour-là, la première place de Car Postal dans le concours pour exploiter deux lignes entre Sierre et Sion sur les deux rives, et une entre Grône et Daillet.
Cette communication officielle précisait que l’adjudication définitive pour dix ans à compter de fin 2022, n’interviendrait qu’après la consultation lancée par l’office fédéral des transports avec échéance au 20 décembre.
C’est justement là que la machine commence à grincer : les communes concernées sont sollicitées pour prendre position mais n’ont quasi rien pour le faire, déplore Sylvie Anselin Masserey, présidente de Chalais.
Sauf que dans ce type de procédure relevant des autorités cantonales et fédérales, ni le canton, ni la Confédération ne donnent les critères de choix avant la décision définitive, décision qui ne peut être contestée ensuite qu’au tribunal administratif fédéral.
Rien n’a donc filtré sur les critères de choix qui ont prévalu pour comparer les offres des quatre sociétés candidates dont les deux locales de l’étape, les Cars Ballestraz, concessionnaire de ces lignes depuis 42 ans et les Sierrois de "Bus du Soleil". Rien ou presque non plus sur les dossiers de Regionalps et de Car Postal sinon que l’on apprend que les deux compagnies ont déposé des plans comptables pour les trois premières années entre 20 et 25% inférieurs à ceux des deux sociétés du Valais central.
Le poids des chiffres aurait, semble-t-il, crucifié les privés qui ne comprennent d’ailleurs pas un tel écart de budget. "il y a de nombreuses interrogations", relève Antoine Fournier, président de Grône, commune hôte d’ailleurs des Cars Ballestraz.
Et l’idée d’être consulté sur si peu d’éléments connus le laisse perplexe.
Pour tenter d’obtenir une meilleure transparence sur la procédure, une intervention urgente sera déposée la semaine prochaine au Grand Conseil. Quant aux communes directement concernées, elles portent l'affaire à la Conférence des présidents du district de Sierre.