L’initiative cantonale contre les grands prédateurs veut « rétablir l’équilibre »
La campagne est véritablement lancée. Les partisans du texte ont présenté leurs arguments deux semaines après le camp du Non. Ils tiennent à démentir les intentions que les opposants leur prêtent.
« Un petit pas, mais une première solution concrète pour les éleveurs ». Ce sont les termes utilisés par le comité du Valais romand en faveur de l’initiative « Pour un canton du Valais sans grands prédateurs » pour qualifier le texte. Il a présenté ses arguments ce lundi à Sion. Ce nouvel article de la constitution valaisanne sera soumis au peuple le 28 novembre prochain. Il demande l’amélioration des mesures de protection des troupeaux, la régulation des populations de grands prédateurs et l’interdiction de la promotion de ces animaux.
Une éradication ?
Lors du lancement de leur campagne, les opposants affirmaient que le but ultime du texte était l’éradication des grands prédateurs. Même si le titre de l’initiative le laisse penser, le comité du Oui s’en défend. « Nous voulons rétablir un équilibre entre les différents acteurs, en passant par le loup, la faune sauvage, les paysans de montagne, les touristes, etc. Aujourd’hui, il y a un déséquilibre créé par la surprotection du loup, qui n’a plus lieu d’être puisque cet animal se multiplie. Sa population double chaque trois ans. Ce n’est donc plus une espèce menacée. Nous voulons simplement que le loup puisse vivre en Valais mais avec un certain équilibre, afin de garantir la cohabitation », précise Robin Udry, membre du comité d’initiative depuis son lancement.
L’ancien président du PDC de Savièse ajoute que ce nouvel article 14bis concerne le loup, le lynx, l’ours et le chacal doré, mais en aucun cas l’aigle royal ou le hibou grand-duc, comme cela a déjà été évoqué.
« Envoyer un message fort »
On le rappelle, la régulation du loup, principal animal visé par cette initiative cantonale, est soumise au droit fédéral. Même en cas de « Oui » le 28 novembre, la marge du manœuvre serait donc faible dans ce domaine. En revanche, selon les partisans, une acceptation de l’initiative enverrait un signal fort pour agir au niveau fédéral. « Si nous avons un vote très favorable de la population valaisanne le 28 novembre, ce sera un signal très fort. Ce serait un mandat aux élus fédéraux que nous sommes pour prendre la mesure de la problématique et se donner ensuite les moyens nécessaires pour arriver un jour à la seule solution possible pour les grands prédateurs : la régulation », explique le conseiller national PDC Sidney Kamerzin.
Concernant l’interdiction de la promotion des grands prédateurs, les opposants au texte soutenaient qu’elle pourrait conduire à une restriction de la liberté d’expression, ce que rejette le camp du Oui. Ce dernier explique qu’en cas de vote favorable le loup ne pourrait plus être uniquement représenté de manière positive ou « romantisée ». Les conséquences de ses attaques et les dégâts qu’il cause devront également être mentionnés.