Les hôpitaux risquent de devoir jongler entre les accidentés de la neige et les patients covid
Le weekend qui arrive s’annonce mouvementé pour les services de sauvetages en montagne. Les patients covid et les accidentés pourraient être en concurrence. Si pour l’instant chez Air-Glaciers, tout est sous contrôle, à l’Hôpital du Valais les urgences sont déjà surchargées.
Les fêtes de fin d’année riment souvent avec une hausse des sauvetages héliportés. Air-Glaciers a démarré la saison sur les chapeaux de roues avec 42 interventions depuis ses bases de Sion, Collombey, Saanen et Lauterbrunnen rien que pour le week-end des 18 et 19 décembre. Le bilan intermédiaire pointe à 127 sauvetages.
La météo est le principal facteur qui influence la quantité de missions sur les pistes de ski. Mais depuis deux saisons, la perte d’affluence à cause du Coronavirus joue aussi un rôle important. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’an dernier, entre le 19 décembre et le 3 janvier, Air-Glaciers a effectué moitié moins d’interventions qu’avant la pandémie, 2019 ayant été un record à 282. «S'il y a une recommandation à donner aux personnes sur les pistes, sourit Pierre Métrailler, médecin responsable du service de sauvetage chez Air-Glaciers, c'est quand-même de profiter du beau temps, de s'aérer et évidemment de rester prudent sur la neige, mais aussi face au covid.»
Si le chiffre des interventions est stable par rapport à l’année dernière, il n’a rien à voir avec celui de 2019. Lors de cette année prépandémique, Air-Glaciers est intervenu à 282 reprises durant la période des fêtes. «Nos équipes sont prêtes, mais il n'y a pas de surcharge de nos services. Nous ne sommes pas inquiets pour les prochaines semaines, explique Pierre Métrailler. Mais la situation est amenée à changer rapidement en fonction de la météo et évidemment de la situation pandémique...»
Il faut dire qu’en matière de prise en charge, les patients covid et les accidentés en montagne sont parfois en concurrence.
Alors que les soins intensifs de l’Hôpital du Valais n’ont de la place que pour 2 ou 3 patients supplémentaires, un gros accident pourrait mettre les unités dans le rouge, selon le directeur général de l’établissement, Eric Bonvin. «Les accidentés, ne sont pour l'instant pas nombreux chez nous, détaille-t-il. On craint surtout ce qui peut se passer dans les jours qui viennent avec le beau temps et l'afflux de personnes. Et là, il peut y avoir un risque. C'est surtout aux urgences que cela jouera un rôle. Il faudra certainement être patient en cas de blessures moins grave.»
Le directeur général de l’hôpital ne préfère pas faire de pronostique concernant le nombre d’accidentés pour ces prochains jours : «Ce sera au jour le jour, réagit… comme depuis le début de la pandémie.