Si l'exposition par voie aérienne aux pesticides utilisés dans l'agriculture et la viticulture concerne toute la population, le Valais – et même la Suisse d'ailleurs – manque de données scientifiques pour édicter les bonnes mesures à prendre.
Le Canton annonce donc le lancement d'une étude scientifique pour mesurer les effets de ces produits sur la santé. En l'occurrence la santé des enfants, dont les voies respiratoires sont plus sensibles. Des experts, issus de l'Institut tropical et de santé publique suisse seront chargés de mener l'enquête, dès 2023 et jusqu'en juin 2024.
Elle se déroulera en deux phases auprès d'enfants fréquentant des écoles situées près de vignobles ou d'exploitations arboricoles: une première durant une période avec traitements pesticides, la seconde pendant une période sans traitement. Le but est de mesurer l'exposition aux pesticides, mais aussi aux pollens et aux polluants atmosphériques, et d'analyser l'association à court terme entre cette exposition et la santé respiratoire des écoliers.
"Cette problématique n'est pas nouvelle, mais le débat est toujours très émotionnel", constate Mathias Reynard, conseiller d'Etat en charge de la santé et des affaires sociales, "opposant des agriculteurs fatigués d'être pointés du doigt ou accusés et une population riveraine inquiète". Mathias Reynard voit donc dans cette étude un moyen de désamorcer les passions, en posant des faits sur la table. "C'est une fois qu'on aura l'état des lieux que nous pourrons agir en conséquence, édicter des mesures pour les collectivités et accompagner les agriculteurs dans leur métier."
Dans ce cadre, un "groupe de contact" sera mis sur pied, présidée par l'observatoire valaisan de la santé et réunissant toutes les faitières concernées: la viticulture, l'arboriculture, la médecine et les communes. "Que ce soit l'IVV ou l'IFELV, les représentants seront chargés de faire le lien avec le terrain", précise Mathias Reynard.