Les crèches de Monthey sont sous pression. Cinquantes places demandées d'ici cinq ans

Malgré l’importante augmentation des places de crèches en Valais ces 20 dernières années, certaines structures se retrouvent sous pression. C’est le cas à Monthey. Sur les cinq prochaines années, il manquera une cinquantaine de places rien que dans le préscolaire.

«C'est du vrai bricolage. Année après année, nous devons imaginer des solutions de plus en plus créatives pour trouver une place adéquate à chaque bébé.» C’est le constat de Véronique Bressoud, cheffe du service de l’enfance de Monthey. Les crèches de la Ville sont sous pression et ce ne sont pas les seules. «Il s’agit d’une problématique structurelle. Nous ne faisons pas exception», dit-elle. Au canton, le chef de Service de la jeunesse Christian Nanchen confirme: la demande en pré- et parascolaire est effectivement en hausse depuis de nombreuses années en Valais. La pression est d’autant plus importante dans les régions en forte augmentation démographique. Il précise tout de même que sur l'ensemble du Valais romand, les places en crèches ont doublé en dix ans.

Des bébés sur le carreau

Si l'augmentation des moyens est à souligner, les places restent pourtant insuffisantes, selon la responsable de l'enfance à Monthey. Véronique Bressous cite comme exemple la situation de la ville : en fin février, 26 bébés – déjà nés ou pas encore – étaient en attente. Seuls douze pourront commencer à la rentrée d'août. «Cela réduit la liste...», sourit-elle.

« Il nous manque au moins 20 à 30 places pour les bébés et une vingtaine pour les 2-4 ans.»

Véronique Bressoud, cheffe du service de l'enfance de Monthey

Le secteur des bébés (0-18 mois) constitue la tranche d'âge la plus préoccupante, mais les manques se font sentir dans tout le préscolaire et également chez les plus grands, particulièrement sur le temps de midi. « Jusque-là, nous avons toujours réussi plus ou moins à faire face. Mais nous arrivons maintenant dans une phase où les demandes sont de plus en plus pressantes et nous devons trouver des solutions.» Selon elle, il faudrait dans tous les cas augmenter les effectifs sur un horizon de cinq ans. « Il nous manque au moins 20 à 30 places pour les bébés et une vingtaine pour les 2-4 ans. Pour finir, il s'agirait évidemment de renforcer l'accueil en parascolaire.»

Les crèches: une part de gâteau parmi d'autres

La conseillère municipale en charge de l’enfance à Monthey, Aferdita Bogiqi, dit entendre les revendications de la branche. «Une telle augmentation dans les cinq prochaines années n'est pas impossible, avance-t-elle. Il est néanmoins obligatoire de faire un autre travail en parallèle, c'est-à-dire, peut-être, de changer de vision de la société. L'augmentation des besoins est une réalité – que l'on adhère ou pas aux différentes manières de vivre la famille ou la vie de femme». Aferdita Bogiqi avance pourtant sur des œufs: les budgets communaux représentent un gâteau à partager et la grosseur des parts se dessine au travers de négociations politiques.

«Avec le travail et le logement, la crèche est certainement l'une des premières choses que les parents vérifient avant de décider de s'installer dans une région.»

Aferdita Bogiqi, conseillère municipale en charge de l'enfance à Monthey

En attendant, pour les parents qui restent sur le carreau ou pour ceux qui le préfèrent, Véronique Bressoud précise que le système de parents d’accueil fonctionne très bien . Des personnes formées qui offrent une plus grande flexibilité d'horaires. Elle remarque néanmoins qu'il s’agit d’un dispositif qui ne correspond pas à toutes les familles, entre autres en matière de coûts. D’autres solutions devraient être envisagées parallèlement, selon elle. « Les nouvelles structures d'accueil devraient répondre aux besoins des personnes travaillant dans les soins, l'éducation ou le service et qui ont donc des horaires peu standards. Une structure hybride ressemblant en même à une crèche, mais pouvant également intégrer les parents d'accueil seraient l'idéal.»

L'accueil comme slogan d'une ville

Si Véronique Bressoud et Aferdita Bogiqi se réjouissent des améliorations substantielles proposées ces dernières années, elles regrettent pourtant que pendant 20 ans la politique en vigueur ait simplement été celle de « répondre aux besoins » plutôt que de les anticiper. « Nous planifions tout: les zones de construction, la mobilité, l'aménagement du territoire, les infrastructures, affirme la conseillère municipale. Il serait également utile de planifier les places d'accueil pour ne plus être systématiquement sous tensions.»

Selon elle, l'exemplarité en matière d'accueil de la petite enfance dans une ville peut également devenir un élément d'attractivité. «C'est une question sensible pour les futurs parents ou les jeunes parents. Avec le travail et le logement, c'est certainement l'une des premières choses qu'ils vérifient avant de décider de s'installer dans une région.»

dar
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