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Le Valais à l'ère du péage routier ? Un projet pilote démarre en 2022

Et si le Valais instaurait un système de péage à l'approche de certaines agglomérations ? Le canton lance un projet pilote avec trois régions : Sion, Zermatt et Verbier.

Thomas Schürch
Thomas Schurch, Rédaction Rhône FM
14 avr. 2021, 06:43
Bouchon pour se rendre en Valais ! Image d'illustration
Bouchon pour se rendre en Valais ! Image d'illustration ©Keystone

C'est une initiative qui risque de faire couler beaucoup d'encre. Le Valais s'apprête à lancer un plan de "tarification de la mobilité". Pour parler clairement, il s'agit de taxer les voitures qui entrent dans telle ou telle localité, en fonction de l'heure de la journée. Objectif assumé : influencer le trafic routier et les habitudes des conducteurs. Ce projet pilote imaginé par le canton du Valais entrera en vigueur courant 2022.

Collecter des données pour "influencer" le trafic

En quoi consiste ce projet de "Mobility Pricing" (tarification de la mobilité) ? Première étape : collecter les informations. Le canton entend développer une application sur smartphone. Cette application aura la fonction de GPS, ce qui permettra le traçage des conducteurs. "Tout se fait sur une base volontaire", rappelle Vincent Pellissier, chef du Service valaisan de la mobilité. "Les volontaires n'auront rien à payer, cette première phase est uniquement informative".

Pas de péages, pas de portiques, tout est inscrit sur votre téléphone. "Nous devons nous appuyer sur des données que nous aurons collectées. Nous pourrons comprendre alors, avec précision, le fonctionnement et les habitudes des gens sur la route. Cela nous permettra de voir quel type de mobilité les Valaisans ont besoin."

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Sion, Verbier et Zermatt joueront les cobayes

Trois régions valaisannes ont donné leur accord pour être dans la phase de test. Il s'agit de l'agglomération de Sion, des stations de Zermatt et de Val de Bagnes (Verbier). "Nous avons sollicité les deux présidents et la présidente des communes concernées. Ils ont donné un préavis positif pour être partie prenante", détaille le chef du Service de la mobilité au canton du Valais. Pourquoi ces trois communes ? "Sion, capitale du Valais. C'était important d'englober une agglomération dans nos réflexions. Et puis les deux stations symboliques, les plus importantes du canton en terme de dimension, Verbier et Zermatt."

Des "péages numériques" ?

Une fois les données collectées dans ces trois régions, le canton procédera à la deuxième étape. "Grâce aux outils d'intelligence artificielle, avec les algorithmes, nous pourrons offrir de meilleures perspectives, inciter les gens à changer parfois leur comportement. La particularité du projet pilote déposé par le Valais est que ce n'est pas une approche uniquement routière. Cela nous permettra de déterminer quel est le meilleur transport au meilleur moment : voiture, transport public, transport par câble etc."

Et forcément, pour inciter les gens, on pense à taxer : "A terme, on pourrait mettre en place une tarification dynamique en fonction des contraintes sur le réseau", déclare Vincent Pellissier. Exemple : "Si l'on constate qu'entre 7h45 et 8h15 le matin, le trafic est saturé en ville de Sion et qu'à partir de 9 heures, c'est fluide… On pourrait imaginer une "incitation financière" moins chère en dehors des heures de pointe". Une sorte de péage numérique pour entrer dans la ville de Sion en voiture, qui sera plus ou moins élevée en fonction des heures auxquelles vous circulerez.

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Taxer l'automobiliste : un sujet brûlant

Comment expliquer cette volonté de la Confédération et des certains cantons de mettre en place ces systèmes de péages routiers ? On nous répond que la population, via le développement de la voiture électrique ou des transports en commun, consomme de moins en moins d'essence. Qui dit moins d'essence, dit moins de taxes pour les pouvoirs publics. Une baisse de revenus qu'il faut compenser afin d'assurer l'entretien des infrastructures.

Reste que cette idée d'instaurer un système de péage via les téléphones portables fera, à coup sûr, réagir. Le chef de la mobilité valaisanne en a conscience. "L'objectif n'est pas d'instaurer une taxe supplémentaire ! Repenser la tarification de la mobilité ne veut pas dire introduire une nouvelle taxe. L'objectif est d'utiliser la meilleure mobilité, au meilleur moment et au meilleur endroit. In globo, on payera peut-être moins que ce que l'on paie aujourd'hui."

Et la fameuse protection des données ?

"La traçabilité est une donnée extrêmement sensible", reconnait Vincent Pellissier. "Nous avons l'obligation d'être prudent, de traiter ces données de manière confidentielle, en anonymisant les choses. C'est un paradoxe : traiter la donnée de manière anonyme d'un côté, tarifer de manière individuelle de l'autre". Le préposé valaisan à la protection des données, ainsi que le fédéral, seront contactés afin de respecter toutes les procédures, base de données, la durée de conservation, etc.

"Le travail de faisabilité est quasi terminé. Dès 2022 nous ferons un appel à cette communauté qui sera prête à jouer le jeu, à donner des informations sur son comportement, à participer à la construction de la tarification de la mobilité de demain", conclut Vincent Pellissier.

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Le Conseil fédéral veut laisser les cantons développer leurs projets
 

Cette initiative valaisanne s'inscrit dans un plan à l'échelle nationale (lien OFROU ICI). En février 2020, la Confédération a pris contact avec les cantons et les villes du pays pour connaître leur intérêt à participer à un projet pilote. De nombreuses idées ou ébauches de projet lui ont été remises. Sept cantons se sont montrés intéressés (Valais, Argovie, Bâle-Ville, Genève, Jura, Thurgovie, Zoug) et quatre villes (Berne, Bienne, Delémont et Zürich). En février dernier, le Conseil fédéral a mis en consultation un projet de loi afin de permettre aux régions qui le désirent de tester leur système de tarification. La loi devrait entrer en vigueur en 2024, c'est à ce moment-là que les taxes "réelles" pourraient être menées. Un système de péage qui serait valable pour une durée de dix ans.

 

TS
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