Le Valais gaspille-t-il l'argent de l'AI ? Pointé du doigt, le canton se défend
Le Valais dépense-t-il trop d'argent concernant la gestion de l'AI ? Une étude pointe du doigt les disparités entre les cantons. Et le Valais serait un mauvais élève, il pratiquerait la "politique de l'arrosoir". Interpellé, l'office cantonal AI du Valais réagit sur Rhône FM.
Une étude sur l'assurance invalidité égratigne le canton du Valais. Une enquête signée "Avenir Suisse", un groupe de pensée d'inspiration libérale. Cette étude entend comparer les cantons en fonction de leur gestion de l'AI. Conclusion, de fortes disparités existent, et le Valais dépenserait bien plus que la moyenne nationale.
Politique de l'arrosoir
En terme de coût, l'Office AI du Valais dépense 576 francs par habitant pour la gestion de l'assurance invalidité, soit près de 30% de plus que la moyenne nationale, qui se situe à 414 francs par habitant. Le Valais est avant-dernier du classement, devant le Jura. Le canton pratiquerait une "politique de l'arrosoir" : de l'argent pas toujours bien dépensé avec des objectifs parfois mal ciblés.
"En Valais, on fait profiter à beaucoup de personnes des mesures de réinsertion, ce qui est sûrement positif", nous explique Jérôme Cosandey, directeur romand d'Avenir Suisse. Mais nous sommes peut-être dans une logique de l'arrosoir. Je ne dis pas que des petites mesures ne peuvent pas servir, mais la question doit se poser : ne faudrait-il pas mieux cibler les moyens mis à disposition ? L'argent est-il mis là où les chances de réinsertion, de succès, sont réelles?".
L'objectif de cette enquête, nous assurent les auteurs, est de permettre de se comparer, de s'inspirer des régions où la gestion semble plus efficiente. "Cette démarche est plus intéressante que de chercher à se cacher derrière mille excuses, que de faire le Caliméro", explique le directeur Romand d'Avenir Suisse (interview en fin d'article).
"Ce terme de politique de l'arrosoir me dérange beaucoup !" Marie-France Fournier, directrice adjointe de l'Office AI du Valais
Pointé du doigt, l'office AI du Valais a accepté de nous répondre. Comment expliquer ce mauvais classement du Valais ? Réponse de Marie-France Fournier, directrice adjointe de l'Office cantonal AI du Valais : "Ce terme de politique de l'arrosoir me dérange beaucoup. Nous fonctionnons sur les bases d'une loi qui mentionne clairement les conditions de droit. Nous octroyons des mesures si la personne en a le droit, c'est clair. On ne peut pas dire qu'on arrose de façon élargie, non".
Sensibilité différente en Valais ?
Toujours selon l'étude, ces disparités entre cantons pourraient s'expliquer par une sensibilité différente. Les cantons romands, Valais compris, accepteraient plus facilement de demandes. "C'est vrai que nous avons clairement une politique de réadaptation poussée, concède Marie-France Fournier. Nous suivons beaucoup de personnes, en proportion suisse. Nous devons appliquer la loi, mais nous avons la possibilité de prendre des risques plus ou moins grand. Chaque canton analyse le risque qu'il souhaite prendre". Marie-France Fournier qui l'affirme, le canton a des résultats probants. "L'année dernière, plus de 900 personnes ont été réinsérées dans des entreprises du premier marché du travail", conclut la directrice adjointe de l'Office AI du Valais .
Pour rappel, le Valais compte environ 10'000 rentiers AI, un chiffre stable depuis plusieurs années. Mille nouvelles rentes sont octroyées chaque année dans le canton. Ci-dessous, notre sujet à écouter :