Le Valais connaît son taux de chômage le plus bas depuis plus de vingt ans
Le taux de chômage est au plus bas en Valais. Il atteint même des records, inégalés depuis le début du siècle. Un faible taux de sans-emploi qui n’est pas sans conséquence pour les entreprises.
Le taux de chômage n’a plus été aussi bas en Valais depuis plus de vingt ans. Il se situe à un niveau rarement observé. A la fin octobre, le taux de sans-emploi s’est élevé à 1,8% de la population active. Il faut remonter en septembre 2001 pour connaître pareille dégringolade, avec 1,6% de chômeurs dans notre canton. «Le taux de chômage est presque aussi bas que ce qu’il est dans le Haut-Valais régulièrement», compare Vincent Riesen, directeur de la Chambre valaisanne de commerce et d’industrie. «Le taux de chômage que l'on présente, c’est la différence entre les demandeurs d’emploi et la population active, c'est donc une petite fraction. Pour avoir une idée plus claire, il faut regarder l’ensemble des gens qui n'est pas sur le marché du travail. Et là ce taux est plus élevé, de l’ordre de 20%». Plusieurs facteurs structurels expliquent le retour d’un faible taux de chômage : la reprise économique post-covid, l’absence des travailleurs étrangers, qui ont trouvé un emploi dans leur pays et le vieillissement de la population, qui entraîne une baisse du nombre de travailleurs sur le marché de l’emploi.
Les demandeurs d’emploi en position de force
Un faible taux de chômage rend le marché du travail tendu. Les entreprises peinent à recruter de la main d’œuvre qualifiée. Tous les secteurs sont concernés. «Beaucoup d’entreprises anticipent la hausse des prix de l’énergie et dopent leur production. On a une forte demande de main d’œuvre», explique Vincent Riesen. Si les entreprises peinent à recruter, les demandeurs d’emploi tiennent, eux, le couteau par le manche pour trouver du travail, et avec, de bonnes conditions. «Le collaborateur qui est prêt à se déplacer un peu, qui est qualifié et qui a de l’expérience, a de très bonnes cartes en main sur le marché du travail.
Autre élément à prendre en considération avec un faible taux de chômage : l’inflation. Les deux facteurs sont souvent liés. «Quand l’inflation est forte, le chômage est bas parce que les hausses de salaire alimentent la hausse des prix. Et l’inflation ralentit l’économie. Dans certains cas, l’inflation et le chômage entrent en résonance et là on connaît de l’hyperinflation et un taux de chômage galopant», détaille Vincent Riesen, qui précise qu’il faudra s’habituer à la situation actuelle ces prochaines années. «La sortie des énergies fossiles va coûter cher aux entreprises. Les taux d’intérêt ont augmenté pour faire face aux crises actuelles. Le vieillissement de la population va raréfier les forces de travail.»