Le relèvement des allocations familiales divise profondément
La hausse des allocations familiales valaisannes est loin d'être actée. La récente décision du Conseil d'Etat relative au fonds de la famille est venue brouiller les cartes. L'économie est d'ores et déjà prête à lancer le référendum.
La discussion autour du relèvement des allocations familiales s'annonce nourrie en décembre au Grand Conseil. La commission chargée d'examiner le projet est très divisée. C'est grâce au vote prépondérant de son président, le démocrate-chrétien Vincent Roten, que le texte a passé la rampe le 23 août.
A la mi-décembre, il sera donc recommandé aux députés d'approuver une augmentation mensuelle des allocations familiales de 40 francs et de 20 francs pour les allocations de formation, comme le réclame une initiative des syndicats chrétiens. Montant de la facture : environ 30 millions de francs, entièrement à charge des employeurs.
"Nous sommes en train de devenir les dindons de la farce" Vincent Riesen
Cette dernière décision fait d'ores et déjà bondir les associations économiques. Amère, la Chambre Valaisanne de Commerce et d'Industrie estime qu'une telle "hausse arrosoir", assumée exclusivement par les employeurs et les indépendants "n'a pas sa place dans les priorités sociales et économique du moment".
Son directeur, Vincent Riesen, se dit "très inquiet" et indique que si aucun correctif n'est apporté durant les débats, "toutes les options seront sur la table". Au début du mois, l'Union Valaisanne des Arts et Métiers avait déjà brandi la menace du référendum.
Le PDC ne marche plus
Mais pour cela, encore faudra-t-il que ce projet réunisse une majorité au Grand Conseil. Or, on n'en prend pas forcément le chemin. Alors qu'il avait unanimement soutenu l'augmentation des allocations familiales en mai, le PDC du Valais romand juge que "ce qui était acceptable hier ne l'est plus aujourd'hui".
Dans l'intervalle, rappelle-t-il, le Conseil d'Etat a encore décidé le 13 octobre, soit après le vote de la commission de 2e lecture, d'augmenter de deux millions de francs les contributions au fonds pour la famille. Pour le PDC, le cumul de ces deux mesures n'est pas acceptable car il pénalise trop les PME.
Les élus démocrates-chrétiens formuleront donc une nouvelle proposition en décembre : une augmentation des allocations familiales de 30 francs au lieu de 40 et un financement paritaire, c'est-à-dire supporté aussi par les salariés comme la loi le prévoit actuellement.
Les débats auront lieu les 14 et 16 décembre. En mai, le projet avait été approuvé par 78 voix (dont 27 PDCVR) contre 46.