Le Grand Raid et ses héros (2/5): Pascal Corti, le premier Valaisan sacré sur le parcours roi
Cette semaine, la série estivale de notre rédaction sportive nous replonge dans l’histoire du Grand Raid VTT. Une épreuve de renommée mondiale que Pascal Corti a remportée en 1998, au terme d’un duel avec le Français Christophe Manin.
Pascal Corti, âgé de 50 ans, ne cache pas sa fierté d’avoir remporté en 1998 l’une des plus belles victoires de sa carrière. Lui qui en compte une bonne centaine dans des courses de VTT en tout genre. Le Grand Raid, cette épreuve marathon que tous les spécialistes, amateurs ou professionnels rêvent de décrocher. Au terme d’un effort conséquent et malgré deux chutes, Pascal Corti est allé au bout du rêve en moins de 6 heures et 30 minutes.
« Ce jour-là, j’étais vraiment très bien, j’étais sur un nuage. »
22 ans après, le souvenir de cette journée magique du 23 août 1998 reste encore bien présent. « Ce jour-là, j’étais vraiment très bien, j’étais sur un nuage. La première fois que j’ai eu mal aux jambes, c’était dans le Basset de Lona, donc tout à la fin. Quand on est porté par le public et qu’on fait la course devant, tout devient plus facile. Plus de 20 ans après, les images restent. Je ne peux pas oublier cela. »
Une première valaisanne au bout de la neuvième édition
Premier Valaisan à avoir inscrit son nom au palmarès du grand parcours « Verbier – Grimentz », Pascal Corti était un coureur redouté par ses pairs, malgré son statut d’amateur. Ce n’est pas Alain Glassey, ancien vététiste désormais manager d’une équipe, qui affirmera le contraire. « Quand Pascal Corti était au départ d’une course, on se disait pour plaisanter qu’on allait pouvoir se battre pour la deuxième place. Même si des fois on arrivait à le devancer, surtout lorsqu’il était victime d’une crevaison. »
Alain Glassey évoque de manière taquine les mésaventures qui ont parfois coûté des victoires à Pascal Corti. Mais lors de cette édition 98 du Grand Raid le succès fut bien au rendez-vous. Un succès amplement mérité, appuie Alain Glassey, qui connait également très bien le deuxième de l’époque et double vainqueur en 2000 et 2001, le Français Christophe Manin. « La victoire de Pascal Corti s’est jouée sur le manque de préparation de Christophe Manin. Il avait effectué une reconnaissance incomplète du parcours. Et le Grand Raid ça se mérite ! On ne peut pas prendre cette course à la légère. Pascal Corti le savait très bien. Chapeau à lui. »
Un amateur s’impose devant un coureur professionnel
Le duel Manin – Corti, remporté par ce dernier en 1998, c’est donc aussi le symbole de l’abnégation d’un coureur amateur qui devance les pros. Une situation personnelle particulière qui a rendu cette victoire encore plus belle pour Pascal Corti. « C’est vrai. À l’époque je travaillais à 80%, j’avais une vie de famille et le lendemain de la course, j’étais de retour au travail. De réussir à battre des professionnels dans ces conditions, c’était extraordinaire. »
De bons souvenirs pour Pascal Corti qui a réalisé son rêve en 1998 ! Cette édition aura d’ailleurs été marquée par une véritable razzia valaisanne sur le Grand Raid, avec les succès de Michael Walker au départ d’Hérémence, et des sœurs Isabella et lors des deux épreuves féminines.
Réécoutez ici le premier épisode de cette série